La ville de Rabat était, le 8 octobre 2013, le théâtre d’une réunion d’envergure sur l’intégration financière maghrébine. Ont pris part à cette rencontre organisée par le bureau Afrique du Nord de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) en partenariat avec le Maghreb économique forum, plusieurs personnalités assez représentatives de la finance régionale.
De notre envoyé spécial à Rabat, Dia El haj ibrahima
Entre autres, Habib Ben Yahya, sécrétaire générale de l’Union du Maghreb Arabe, Driss Fares, Secrétaire de l’Union des Banques maghrébines, Fadhel Abdelkefi, président de la bourse de Tunis et Directeur Général deTunisie valeur (voir l’interview) , Ebe Babah, Directeur exécutif de la Banque Populaire Mauritanienne, Badr Benyoussef, Directeur de développement de la Bourse de Casablanca et Lies Kerrar, président Humilis Finance Algérie. Dés l’entame des travaux, le chef d bureau Afrique du Nord de la CEA, Karima Bensoltane, donne le ton en insistant sur les avantages de l’intégration en tant que facteur de transformation économique et sociale du grand Maghreb.
Prenant la parole, Kamel Lazaar, président du Maghreb Economique Forum, co-organisateur de l’événément, a rappelé qu’une intégration maghrébine renforcée dans ses différentes dimensions (mobilité des facteurs, coordination des politiques sectorielles, harmonisation des cadres normatifs) renforcerait les pouvoirs de négociation des Etats de la région: « L’ idéal pour moi c’est l’intégration globale. Mais, en fait, il faut le dire, la région de l’UMA souffre fortement du manque d’intégration d’abord politique qui reste jusque là piétinée, se limitant aux textes. Sur le plan pratique, on ne voit pas d’avancement. Donc, l’idée du Forum Economique Magrébin est de créer et promouvoir des secteurs privés forts qui se développeront sans tenir en compte de l’agenda politique. . Je crois fort à cette intégration et j’y militerai jusqu’au bout. L’intégration économique doit passer avant l’intégration politique.Qui i dit économie dit social car quand on aide à créer des emplois, on contribue directement ou indirectement à apaiser les problèmes sociaux« .
Autre intervenant à fustiger le blocage politique du Maghreb, le mauritanien Ebbe Babah, directeur exécutif de la Banque populaire de Mauritanie: « Comme vous le savez, l’ intégration Maghrébine est le rêve de tous depuis longtemps. Il y a des structures étatiques qui ont toujours essayé d’y parvenir il y a plus de 25 ans. Mais le constat reste malheureusement mitigé. On est encore très loin de tout cela. A part les conférences, les tables rondes et d’autres hautes rencontres, on est loin des objectifs de cette intégration. Il n’y a aucune barrière ni de langue, ni de culture, ni de proximité encore moins de religion. »
En définitive, les acteurs non étatiques (secteur privé et société civile réclament l’instauration d’une zone de libre-échange et d’un marché régional en termes de libre circulation des personnes et des biens, des services, des marchandises et des capitaux. « Il faut que chacun d’entre nous croit fort à cette destinée commune et surtout à ce marché commun. Nous avons beaucoup de points qui nous lient et beaucoup d’atouts. Certes il y a des difficultés et des barrières qui existent mais nous devons les surmonter », souligne Ali KOOLI, Directeur Général de ABC Bank-Tunisie ( Arab Bank Coorporation).
Ces suggestions sont revenues dans les recommandations faites à l’issues de ce forum des milieux d’affaires maghrébins.