Selon un rapport de la Commission nationale de l´énergie (CNE) sur le suivi des importations d´hydrocarbures, les importations de gaz naturel algérien par l’Espagne ont dépassé le seuil légal durant cette période avec un pic de 54,86% le mois de février. Le décret royal 1766/2007 sur la diversification des sources d´importations pour assurer la sécurité énergétique prévoit un maximum de 50% d´importations gazières depuis un seul pays. Le « quota » algérien a été dépassé de 10 points par rapport à la même période en 2012.
Depuis la mise en service de Medgaz, l´Algérie avait assuré, à cette date, 42% des besoins gaziers du marché espagnol, se plaçant ainsi nettement en tête des dix pays fournisseurs de cette matière énergétique à l´Espagne. Selon le rapport du CNE, le Nigeria arrive en seconde place des fournisseurs avec 13,8%, suivi de la Norvège (8,6%) et du Qatar (8,4%).
Au cours d’un forum énergétique organisé le mois dernier à Madrid, l’ancien président du conseil d´administration de Medgaz et actuel directeur des opérations de Cepsa, Pedro Miró, avait plaidé pour que «l’Algérie continue
d´être à l’avenir le pays garant de la fiabilité des approvisionnements ininterrompus de gaz naturel à l´Espagne ». L´Espagne a revendu environ 18% des quantités du gaz naturel qu´elle avait achetées auparavant à divers fournisseurs étrangers, dont l´Algérie son premier partenaire qui assure près de 50% des besoins du marché gazier espagnol grâce à l´entrée en service de Medgaz en avril 2011. Durant les trois premiers mois de l´année en cours, une quantité de 260 millions m3 a été ainsi chargée dans des méthaniers pour exportation. L´année 2012, une autre quantité de gaz naturel avait été exportée par l´Espagne qui est devenue de fait pays exportateur de gaz. Faisant valoir leur droit de priorité en tant que membres du consortium, Sonatrach et Cepsa avaient court-circuité le groupe gazier belge Fluxys qui avait fait une option d´achat de ces 22% pour plus de 200 millions d´euros. Avec ses nouvelles acquisitions, Sonatrach a porté son capital à 42,96%, contre 26% avant cette opération. Celui de Cepsa est passé à 35,04%. Les autorités espagnoles cherchent actuellement des solutions pour compenser la perte de 25.175 mégawatts que produisent leurs centrales à l´arrêt et dont le coût d´investissement est estimé à 13 milliards d´euros.