Lors de leur rencontre à l’Elysée, jeudi 31 août 2017, les présidents Emmanuel Macron de France et Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire ont évoqué la situation du Franc CFA. Alors que le premier s’est vanté de la qualité de la devise commune aux huit pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), le second est allé droit au but: “Nous partageons, je crois, une vision commune sur l’intérêt de la zone. Mais je crois qu’il faut la moderniser, ouvrir une nouvelle voie avec beaucoup de pragmatisme, et je crois que c’est ce sur quoi nous souhaitons nous engager ensemble.“. Le fondateur du mouvement “En Marche” a particulièrement insisté sur le mot “pragmatisme”, jugeant la réforme indispensable en écho certainement aux polémiques nées de l’affaire Kémi Seba et aux écrits et prises de positions de nombre d’intellectuels africains (à l’exemple de Cissé Abdou qui ne cesse de réclamer une flexibilité monétaire).
Quant au président Alassane Ouattara, en bon représentant d’une certaine orthodoxie monétaire, il a vanté la qualité des agrégats de la zone, à savoir des réserves couvrant 5 mois d’importation et un taux de couverture des 3/4 des émissions monétaires. À noter que la norme statuaire de ce taux de couverture des émissions est de 20% selon l’économiste togolais Kako Nubukpo, qui s’interrogeait il y a quelques mois de la raison qui poussait les pays africains à aller beaucoup plus (75% actuellement selon le président Ouattara ) loin que le minimum fixé. Si la comparaison de cette situation avec celle de l’assuré qui paierait plusieurs fois sa prime n’est pas raison, elle a le mérite, toutefois de soulever une question d’actualité . Est-ce qu’en cas de “pépin”, tout traumatisme post-1994 absorbé, l’assureur paiera le sinistre face à un assuré aussi discipliné ?