« Ouverture, visibilité et assainissement » sont les mots clés à retenir du discours du président de la FANAF, Adama Ndiaye, le 13 février à Marrakech, à l’ouverture des 41emes assemblées générales de l’organisation.
Au bout de son premier mandat de trois ans, M.Ndiaye a fait le bilan de ses 6 chantiers prioritaires devant les 2000 délégués qui ont assisté à l’ouverture du raout des assureurs. Il s’agit du renforcement de la transparence en matière de communication financière par le passage obligatoire aux comptes semestriels et, entre autres, du renforcement des mesures de lutte contre la délocalisation des risques qui privent les sociétés de la Zone CIMA de moyens très importants. « Comparaison n’est certes pas raison, force est néanmoins de constater que l’alignement du taux de pénétration de l’assurance dans l’espace traditionnel, sur celui du Maroc, induirait un triplement du chiffre d’affaires de cet espace », souligne M. Ndiaye.
Autre réforme induite sous la mandature du bureau présidé par l’assureur sénégalais, l’adoption des règles « plus réalistes » pour les placements des sociétés d’assurance. Le bureau a poussé à l’édiction d’une règlementation assise sur des principes « en lieu et place des règles figées actuelles qui déresponsabilisent les dirigeants et limitent la contribution des sociétés au financement des économies et des entreprises », lit-on dans le discours de Adama Ndiaye.
Également au rang des priorités, la poursuite de l’assainissement du secteur de l’intermédiation pour promouvoir les réseaux domestiques à côté du grand courtage qui reste largement dominant, le développement de nouvelles niches telles que la microassurance et le digital qui, au regard de leur formidable expansion, pourraient contribuer à améliorer la densité de l’assurance. Monsieur Ndiaye relève aussi la mise en place d’un système d’auto-régulation impliquant les principaux acteurs de l’assurance, régulateurs, assureurs, réassureurs et intermédiaires, pour assainir les pratiques des marchés et compléter le dispositif de contrôle actuel qui accorde la primauté à la situation financière des entreprises, là où la situation générale du marché et l’implémentation de bonnes pratiques mériteraient également toute son attention.
Après avoir fait le point sur ses réformes prioritaires, le président de la FANAF opére le parallèle entre l’évolution du marché marocain et celui du CIMA. Extraits: « Voir l’expérience marocaine dans la mise en œuvre, il y’a vingt ans, de ces chantiers nous a fait savoir qu’il était possible, pour l’assurance africaine d’opérer sa mue ; Notre conviction est que nous pouvons le faire si nous le voulons ardemment. Nous réussirons à le faire si nous osons les changements, parfois douloureux, qui fondent toute transformation, toute marche vers le succès.
Et il est heureux qu’au moment où prend fin notre mandat de trois (3) ans à la tête de la FANAF, certains aménagements réglementaires propres à promouvoir le développement des sociétés locales, notamment l’obligation d’assurance des risques situés dans nos pays, des personnes qui y sont domiciliées ainsi que les responsabilités qui s’ y rattachent par des contrats souscrits et gérés par des entreprises d’assurances et de réassurance qui y sont agréées, aient été adoptées par le Conseil des Ministres des Assurances de la CIMA, au mois d’avril 2016, à Yaoundé, à l’instar de ce que le Maroc a fait il y’a près de 30 ans.
Il nous reste à nous inspirer, de mon point de vue, des autres leviers qui ont permis à votre marché d’axer son développement sur les risques des personnes et des particuliers, qui représentent plus de 80% de son chiffre d’affaires, alors que la croissance dans l’espace FANAF est portée dans les marchés les plus importants par les risques d’entreprises, notamment les mines, les infrastructures et l’énergie qui présentent la particularité de favoriser le fronting, d’être plus volatiles et moins rentables.
Votre marché s’appuie également sur un réseau de distribution moderne et très diversifié d’environ 1350 agents généraux et 400 courtiers, là où la distribution dans l’espace FANAF est très concentrée autour de quelques grands courtiers internationaux qui placent plus de 90% des risques, ce qui ne laisse que la portion congrue à la kyrielle de petits intermédiaires, peu organisés, peu structurés, dont l’activité se résume bien souvent à la présentation d’assurances obligatoires comme l’automobile « .
Et monsieur Ndiaye d’aborder la dernière ligne de son discours en revenant sur la signification de la Fédération des Sociétés d’Assurances de Droit National Africaines, plus connue sous l’acronyme FANAF. « Une association professionnelle quarantenaire, puisque née le 17 Mars 1976 Yamoussoukro en Côte d’Ivoire qui regroupe près de 200 sociétés d’assurances, de réassurance et des fonds de garantie automobile de 29 pays », dira-t-il. Extraits:
« La FANAF s’enorgueillit d’occuper, aujourd’hui, une place centrale dans l’agenda de la communauté assurancielle mondiale, au vu des très nombreux membres et observateurs qui nous ont fait l’amitié de se lancer vers plus de 10.000 kilomètres de découvertes, pour certains, à travers les continents, pour répondre à votre invitation.
La FANAF s’honore de réunir ce beau monde dans ce prestigieux Palais des congrès de Marrakech, qui a abrité au mois de Mai dernier les assises de l’OAA, puis la rencontre de 30 chefs d’Etat africains pendant la COP 22, et qui accueille aujourd’hui plus de 1200 décideurs de très haut niveau de l’assurance, du courtage, de la réassurance, de la régulation, de la finance et des métiers supports, venant de 59 pays de tous les continents, dont l’ambition est de « bâtir suffisamment de ponts pour franchir les remparts culturels, linguistiques et physiques dressés par l’histoire et la géographie ».
Je voudrais, exprimer au nom de la FANAF exprimer à Sa Majesté le Roi Mohamed VI, que Dieu l’Assiste, la profonde gratitude de la FANAF, pour l’implication des plus Hautes Autorités du Royaume dans la tenue de cet évènement.
En relevant le double défi de l’organisation et de la participation, la Fédération Marocaine des Sociétés d’Assurances et de Réassurance (FMSAR), avec à sa tête un dynamique et très sympathique Président, Hassan BEN SALAH, épaulé avec discrétion par le Directeur Général de la FMSAR, Bachir BADDOU, vient de nous administrer avec brio la preuve que « lorsque deux forces sont jointes, leur efficacité est double », comme dirait Newton.
C’est pourquoi je voudrais, au nom de l’ensemble des délégués, lui rendre le vibrant hommage qu’il mérite et remercier très sincèrement ses collègues du Comité d’organisation ainsi que tous les assureurs marocains pour leur engagement.
Je leur exprime la profonde gratitude des participants pour leur sens de l’organisation et leur accueil. »