Gora DIOP, diplômé de l’IEDES de la SORBONNE. L’objectif de ce thème est de présenter les gains mais également les difficultés de la coordination de la politique monétaire. Cependant, dans un premier temps, il nous semble opportun de revenir sur l’inflation ou plus exactement sur ses origines, ses effets et les politiques souvent menées pour la contrecarrer. Le but étant, dans la mesure où une condition nécessaire pour coordonner les politiques monétaires est l’existence d’externalités, de montrer que l’inflation peut avoir des origines externes. On la qualifiera d’importée.En effet, l’on va essayer de montrer qu’un atout majeur qui peut provenir…
Auteur/autrice : Contribution
Par Lauric NGOUEMBEDocteur ès sciences économiquesAdministrateur – Associé, Business Unit ManagerGouvernance macroéconomique, finances publiques et systèmes d’informationCabinet ITONGA Consulting & Co., R. du Congo. La question extrêmement pertinente de l’économie politique de la rente et du marché financier dans la zone CEMAC, pour comprendre pourquoi les principales sources de financement des économies nationales manquent de valorisation locale, se pose avec acuité. En outre, les contextes spécifiques des pays membres limitent-ils l’application des fondements de l’économie politique dans cette zone ? Enfin, qu’est-ce qui explique le retard des pays de la CEMAC dans la mise en place d’un marché financier dérivé…
Par M. Morel SYLLA Diplomate cuturel, Directeur du Cabinet Conseil PMC, Président de l’Association Maraguiri, Partenaire technique du Festival KANIA SOLY Au moment où se redessine la carte mondiale des influences, la culture redevient un instrument de souveraineté et un actif stratégique rivalisant désormais avec les technologies, les données et la finance. La question centrale n’est plus “qui produit le contenu ?”, mais “qui impose le récit ?”. Le cas guinéen montre qu’un pays doté d’un capital symbolique intact peut transformer son héritage immatériel en levier de négociation, d’attractivité et de compétitivité internationale. Le récit comme nouveau théâtre géopolitique La compétition mondiale s’est déplacée vers les imaginaires. Les…
Par Thierno Seydou Nourou Sy, Banquier, Président et fondateur de Nourou Financial Consulting (Dakar). Le Sénégal a récemment subi une double dégradation de sa note souveraine par les agences de notation S&P et Moody’s, suscitant des inquiétudes sur la stabilité économique et financière du pays. En octobre 2024, S&P a abaissé la note du Sénégal à « CCC+ » (de « B-« ) avec une perspective négative, tandis que Moody’s a dégradé la note à « B3 » (de « B1 ») en février 2025. Ces décisions reflètent les préoccupations des agences sur la gestion de la dette publique, les besoins de financement élevés et les risques de…
Éviter absolument le défaut ou transformer la crise en opportunité Par Doudou Ka, ancien ministre de l’Économie du Sénégal Un moment de vérité nationale Le Sénégal traverse une crise sans précédent : tensions de trésorerie, effondrement des eurobonds, incertitudes institutionnelles, absence d’accord de financement avec le FMI… Le risque de défaut n’est plus théorique, il est réel ! Mais une crise n’est pas une condamnation. Elle peut devenir un tournant historique si elle est affrontée avec courage, lucidité et unité. En 1998, la Malaisie, frappée de plein fouet par la crise asiatique, a évité le défaut grâce à une stratégie…
Par Raphael NKOLWOUDOU AFANE, Docteur en droit & Legal Ops Officer. Et si notre rêve panafricain de marché numérique unifié s’évaporait à chaque coupure de courant ? Alors que les experts du numérique se réunissent à Conakry pour le sommet Transform Africa 2025, une réalité obstinée persiste : on ne peut harmoniser des règles continentales sur un réseau électrique qui, lui, ne connaît que le désordre. La latence des services numériques, ce fléau qui fait ressembler une simple transaction en ligne à un parcours du combattant, n’est que le symptôme visible d’un mal plus profond – la précarité énergétique. Pourtant, dans…
Par Maxime Houinato, Socio-économiste et Directeur régional d’ONU-Femmes pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre Comment la voix de l’Afrique au sein du G20 peut accélérer le progrès pour les femmes et les filles et pourquoi le rôle de l’Afrique de l’Ouest et du Centre est déterminant L’adhésion permanente de l’Union africaine au G20, aux côtés de l’Afrique du Sud, marque une étape historique pour le continent. Elle offre une nouvelle plateforme pour influencer les décisions mondiales et les aligner sur les priorités africaines. L’impact de cette représentation se mesurera aux résultats concrets obtenus pour les femmes et les filles…
Par El Hadji Abdoulaye Seck, Économiste-chercheur à l’École nationale d’administration publique du Québec. Les lignes qui suivent ne portent pas sur l’ensemble de la dette de l’administration publique du Sénégal, mais sur la part illégale contractée en violation des lois et règlements en vigueur.Depuis la publication du rapport de la Cour des comptes en février 2025, révélant des conventions d’endettement conclues en dehors du cadre fixé par la loi organique n°2020-07 du 26 février 2020 relative aux lois de finances et le décret n°2020-978 du 23 avril 2020 portant règlement général sur la comptabilité publique, le pays fait face à…
Par Lauric NGOUEMBE, Docteur ès sciences économiques, Administrateur – Associé, Business Unit Manager. Gouvernance macro-économique, Finances publiques et Systèmes d’information,Cabinet ITONGA Consulting & Co., R. du Congo. La politique d’endettement de la République du Congo est caractérisée par une volonté des pouvoirs publics à réduire l’emprise de la dette publique (désendettement), particulièrement la dette extérieure et les risques associés sur les équilibres financiers de l’État. Après avoir culminé à 111,1 % en 2021, le taux d’endettement (dette/PIB) avait chuté à 93,6 % en 2024, grâce à la bonne tenue de la croissance économique et aux efforts engagés par le ministre…
Par Pr Amath NDIAYE – Économiste, FASEG-UCAD Alors que les finances publiques sénégalaises font face à des tensions croissantes, la question d’une restructuration ordonnée de la dette devient incontournable. Avec un encours estimé entre 118 % et 132 % du PIB, selon le périmètre retenu, et un besoin de financement brut de 5 715,5 milliards FCFA en 2025, le pays se trouve à un tournant décisif : continuer à emprunter dans des conditions prohibitives ou réaménager sa dette pour restaurer la confiance. Un cercle vicieux du refinancement Le Sénégal s’enlise dans une logique de refinancement permanent. Chaque nouvel emprunt contracté…
Par Mamadou Ismaïla KONATÉAncien Garde des Sceaux, ministre de la Justice du Mali. Cinq ans après le coup d’État du 18 août 2020, le Mali s’enfonce dans un chaos sans précédent. Pauvreté galopante, risque de famine, finances publiques exsangues, territoires livrés aux groupes djihadistes, libertés étouffées, justice instrumentalisée : le constat est implacable. Dans une lettre ouverte, Mamadou Ismaïla Konaté, ancien Garde des Sceaux, appelle à la démission du président Assimi Goïta et ouvre la voie à une transition réellement démocratique, éthique et placée sous le contrôle du peuple malien. Cette initiative, soumise à la signature de tous les citoyens…
Par Pr Amath Ndiaye – Économiste, FASEG-UCAD Le Zimbabwe, neuvième producteur d’or du continent africain avec près de 47 tonnes par an, démontre une vérité économique simple mais essentielle : la richesse minière ne garantit pas la valeur d’une monnaie. En 2008, le Zimbabwe a connu l’une des pires hyperinflations de l’histoire contemporaine, effaçant l’épargne des ménages et ruinant les entreprises. Les billets de plusieurs milliards de dollars zimbabwéens n’avaient plus aucune valeur réelle, forçant la population à se réfugier dans le dollar américain, devenu la monnaie de facto du pays. Face à cette dollarisation incontrôlée, le gouvernement a tenté…
Par Mamadou Ismaïla KONATÉAvocat à la Cour – Barreaux du Mali et de ParisAncien Garde des Sceaux, ministre de la Justice Ce texte complète et actualise l’analyse précédente consacrée à la décision de CMA-CGM. Il prend en compte la position annoncée le 6 novembre 2025 par MSC Mediterranean Shipping Company, qui a suspendu ses services de transport vers et depuis le Mali. Cette évolution confirme la gravité des défis logistiques et économiques du pays et souligne l’urgence d’une réponse coordonnée entre acteurs publics et privés pour garantir la continuité du commerce. I. Une double alerte pour un pays enclavé Le…
Par Mamadou Ismaïla KONATÉAvocat à la Cour – Barreaux du Mali et de ParisAncien Garde des Sceaux, ministre de la Justice. Au lendemain d’une annonce de suspension temporaire de ses services routiers vers le Mali, le groupe CMA-CGM, géant mondial du transport maritime, a finalement choisi la voie du dialogue et de la continuité. Entre impératifs sécuritaires, pénurie de carburant et exigences contractuelles, l’épisode met en lumière la fragilité logistique d’un pays enclavé et la responsabilité partagée entre acteurs publics et privés pour maintenir le commerce vivant. Une leçon à la fois juridique et stratégique sur la dépendance des États…
Par Pr Amath Ndiaye – Économiste, FASEG-UCAD La France n’a ni pétrole, ni gaz, ni or, ni uranium, ni lithium, ni cacao, ni fer. Pourtant, elle garantit le franc CFA. Ce paradoxe apparent interroge : comment un pays sans richesses naturelles peut-il soutenir la monnaie de pays africains qui en regorgent ? La réponse se trouve non dans les mines, mais dans la confiance et la solidité économique. L’OR NE GARANTIT PLUS LES MONNAIES DEPUIS 1971 Jusqu’en 1971, le système de Bretton Woods liait la valeur des monnaies au dollar américain, lui-même convertible en or. Mais depuis la décision du…
Par M. Raphael NKOLWOUDOU AFANE, Docteur en droit, Legal Ops Officer et Musicien amateur (Les RELAXES du Barreau de Paris) L’accord conclu en octobre 2025 entre Universal Music Group (UMG), le plus grand major de la musique, et UDIO, une plateforme d’IA générative spécialisée dans la création musicale, est bien plus qu’un simple partenariat technologique. Il représente une rupture paradigmatique avec le modèle conflictuel qui prévalait jusqu’alors entre les titulaires de droits et les développeurs d’IA. Alors que les dernières années ont été marquées par une multiplication d’actions en justice pour contrefaçon présumée (notamment les affaires contre Stability AI, Anthropic,…
Par Mandaw KANDJI, PCA de l’Institut IFAGE C’est parce que les sinistres représentent plus de 80 % des engagements d’une compagnie d’assurance qu’ils constituent le cœur de son exploitation. Leur gestion rigoureuse est un impératif majeur pour toute compagnie d’assurance soucieuse de fonctionner conformément à la réglementation. De la survenance d’un sinistre à sa clôture, en passant par son instruction, son évaluation, son règlement et un éventuel recours, toutes ces différentes étapes doivent être rigoureusement prises en charge par les services sinistres. Le manuel de procédures mis en œuvre devrait définir leurs objectifs, leurs règles de gestion et les risques…
PAR CHERIF SALIF SYÉconomiste politiste, président du Forum du tiers-monde (FTM), Dakar. Le 13 octobre 2025, le comité Nobel a couronné Philippe Aghion, Peter Howitt et Joel Mokyr pour leurs travaux sur la croissance économique par la destruction créatrice. Une reconnaissance méritée pour trois décennies de recherche brillante. Mais aussi, peut-être, le symptôme d’une cécité collective : récompenser une théorie de la croissance infinie au moment où la planète nous envoie des signaux d’alarme de plus en plus stridents. Ce Nobel n’est pas qu’une distinction académique. C’est un choix idéologique. Un message au monde : le modèle économique qui nous…
Par Hella Ben YoussefConsultante en politiques publiques, politique migratoire, genre et leadership fémininVice-présidente de l’Internationale Socialiste des Femmes pour la région Méditerranée Nord-Sud. Le 31 octobre 2025, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté la résolution n°2797, qui reconnaît que le plan d’autonomie présenté par le Maroc constitue la base la plus réaliste et crédible pour une solution politique durable au conflit du Sahara occidental. Un texte qui relance l’espoir, mais redéfinit aussi les équilibres régionaux. À Rabat, la réaction officielle fut mesurée et empreinte de responsabilité. Le roi Mohammed VI a évoqué un « dialogue fraternel »…
Par Zobo Korotoum, opérateur économique. La Côte d’Ivoire, locomotive économique de l’Afrique de l’Ouest francophone, traverse une période charnière sur le plan fiscal.Alors que l’État cherche à élargir son assiette fiscale pour financer ses ambitions de développement, les entreprises, elles, ressentent une pression de plus en plus lourde.Une situation qui, à défaut d’être rapidement corrigée, risque de fragiliser le tissu économique national et d’éroder la confiance déjà vacillante entre le secteur privé et les pouvoirs publics. 1- Une pression fiscale et parafiscale devenue étouffante Les signaux sont clairs : l’augmentation de l’impôt foncier, l’application de la TVA sur les prestations de…
Par Alpha Seydi Ba, Expert Senior en Communication Stratégique et Relations Publiques dans les Industries Extractives. L’économie mauritanienne repose sur ses ressources du sous-sol : en 2024, les industries extractives ont contribué à hauteur de 19,4 % au PIB et représenté 76 % des exportations, malgré une conjoncture minière mondiale moins favorable. Traditionnellement portée par le minerai de fer, la Mauritanie a vu l’or prendre la tête de ses exportations (41 %) devant le fer (33,4 %) et bien devant les hydrocarbures dont l’exploitation commerciale démarre tout juste. Le groupe public SNIM demeure le premier contributeur sectoriel, assurant plus de 68 % des recettes minières, suivi…
Par Dr. Mohamed H’Midouche, Vice-Président Exécutif de l’Académie Diplomatique Africaine & Consul Honoraire du Cap Vert au Maroc. Le mercredi 22 octobre 2025 à Rabat, le Maroc a célébré avec fierté ses champions du monde U-20, auteurs d’un exploit historique lors du Mondial de football 2025 au Chili. De retour au pays, les jeunes Lions de l’Atlas ont été accueillis dans une liesse populaire exceptionnelle : des milliers de Marocains, venus de toutes les régions, se sont rassemblés le long de l’Avenue Mohammed V de la capitale pour saluer leurs héros. Le point culminant fut la réception royale au Palais…
Par Pr Amath Ndiaye – Économiste, FASEG-UCAD J’ai mal en observant l’incompétence de la junte malienne face à l’avancée des groupes jihadistes. Le pays est littéralement coupé en deux, et Bamako s’asphyxie à mesure que les voies d’approvisionnement se ferment. On mesure aujourd’hui le prix d’une grave erreur stratégique : celle de dirigeants autoproclamés révolutionnaires, plus soucieux de leur survie politique que de l’avenir du Mali. En rejetant les forces de Barkhane et celles de l’ONU, ils prétendaient restaurer la souveraineté nationale ; en réalité, ils cherchaient à consolider un pouvoir fragile. L’opération Barkhane, lancée en 2014 par la France, visait…
Par Pape Demba Thiam, ancien cadre de la Banque mondiale. Contrairement aux idées reçues, d’écoles plus idéologiques qu’opérationnelles, l’économie de marché n’est absolument pas incompatible avec la planification stratégique, qui est à la base des interventions d’un État. Étymologiquement, un véritable économiste ne peut pas se contenter de mesurer, rapporter ou décrire passivement ce qui se passe dans son environnement, pour simplement sortir d’une boîte à outils formatée des recettes universelles et les utiliser comme le ferait un bureaucrate robotisé. Un vrai économiste doit être ambitieux, ingénieux et entreprenant, parce qu’il cherche à identifier des risques et des contraintes, pour…
Par Christian Kazumba, expert en développement du secteur privé subsaharien. En moyenne, la dette publique sur le continent africain représenteentre 60 et 65 % du PIB. Si ce pourcentage a doublé sur les quinzedernières années, force est de constater qu’il reste nettement inférieur à la moyenne de l’Union européenne, à ce qui est observé en France, en Italie, en Espagne, au Japon ou aux Etats-Unis. Par ailleurs, ce ratio reste moins élevé que la limite des 70 % imposée par l’UEMOA à l’ensemble de ses pays membres. Une analyse sommaire et certainement trop rapide de ces quelques chiffres pourrait nous…
Par Raphael Nkolwoudou Afane, Docteur en droit, Legal Ops Officer. Le Cameroun, souvent qualifié de « l’Afrique en miniature », offre un paradoxe saisissant : une richesse humaine, culturelle et naturelle exceptionnelle, mais un système de gouvernance qui semble figé dans les sables mouvants de l’inefficacité et de la corruption. Les routes défoncées de Douala, les coupures d’électricité et les poubelles non ramassées à Yaoundé, les lenteurs administratives kafkaïennes, les marchés publics opaques et les nominations clientélistes ne sont pas des anecdotes : ils sont les symptômes d’un État qui peine à se réinventer. À l’issue des récentes élections présidentielles, le pays se…
Par Pr Amath Ndiaye, FASEG-UCAD. L’annonce d’un taux de croissance de 5 % du PIB pour 2026 peut sembler encourageante, surtout dans un contexte mondial incertain et de rigueur budgétaire. Mais en réalité, ce chiffre, bien qu’honorable sur le plan macroéconomique, est largement insuffisant pour relever le défi le plus pressant du Sénégal : l’emploi des jeunes. une croissance trop faible pour absorber la jeunesse Selon les données récentes de l’ANSD, la population active du Sénégal s’élève à près de 11,7 millions de personnes, dont 4,9 millions en emploi. L’élasticité emploi-croissance, qui mesure la capacité de la croissance à générer…
Par Oumar Mamadou Ba Auteur de l’ouvrage « Les Outils du Contrôle de Gestion au profit de l’Administration Mauritanienne » Une réflexion devenue réalité Lorsque j’ai publié mon ouvrage « Les Outils du Contrôle de Gestion au profit de l’Administration Mauritanienne », j’avais une conviction : le secteur public ne peut atteindre la performance sans une culture forte du contrôle de gestion et des outils de pilotage adaptés. J’y décrivais une administration où, malgré la rigueur budgétaire et la volonté de réforme, l’absence d’un Tableau de Bord Equilibré/Exécutif (TBE) empêchait le Ministère des Finances et les institutions publiques de maîtriser leurs flux financiers et d’évaluer la performance de leurs politiques. Quelques…
Par Dr El Hadji Amadou Niang,Docteur en droit international, ancien haut fonctionnaire de l’Organisation de l’unité africaine et du Secrétariat général des Nations unies,ancien Ambassadeur du Sénégal, Consultant international exécutif. L’Afrique, berceau de l’humanité, se trouve aujourd’hui à l’aube d’un tournant véritablement historique. Dans un monde secoué par les tempêtes économiques, les fractures sociales, les urgences climatiques, les bonds technologiques et les bouleversements géopolitiques profonds, notre continent avance — porté par la sagesse ancestrale de ses peuples, la puissance de leurs mémoires et la promesse d’un destin à façonner.Alors que les anciens modèles s’effondrent et que les équilibres mondiaux se…
Par Shalom Ndiku, Directrice des affaires publiques, Food4Education D’ici 2030, l’Afrique abritera la plus grande population jeune active au monde, une génération dont le potentiel pourrait façonner le prochain siècle de croissance mondiale. Pourtant, sur tout le continent, des millions d’enfants continuent d’aller à l’école le ventre vide. La faim demeure l’un des obstacles les plus persistants à l’apprentissage, coûtant aux pays africains près de 16,5 % de leur PIB chaque année en pertes de productivité, selon l’Union africaine. La réalité est simple : l’Afrique ne pourra pas libérer son capital humain si ses enfants ne peuvent pas se concentrer…
Par Peter Doyle, Économiste américain, ex-cadre senior du FMI. À l’automne 2024, lorsque Ndongo Samba Sylla et moi avons souligné l’absurdité, compte tenu du rattachement historique du franc CFA à l’euro, des prévisions du FMI concernant l’inflation sur 12 mois au Sénégal, soit -13 % pour fin 2025 et +42 % pour fin 2026, nous notions que le FMI ne prêtait manifestement pas attention aux chiffres, pas même aux siens. Que pouvait-il encore se passer, nous sommes-nous demandé ? Nous étions loin de nous douter de la suite. Après un changement de gouvernement en avril 2024, des audits ont récemment…
Par Abdoulaye GUIRASSY, économiste-politologue La notation souveraine d’un pays est une évaluation de sa capacité à rembourser sa dette publique, attribuée par des agences de notation comme Moody’s, Standard & Poor’s et Fitch Ratings, qui se partagent l’essentiel du marché mondial. Cette note, généralement représentée par des lettres, est la suivante :• AAA pour un risque très faible ;• BBB pour une solvabilité moyenne ;• D pour défaut de paiement. L’évaluation est basée sur des indicateurs économiques, budgétaires et politiques. Une note élevée signale un faible risque pour les investisseurs, tandis qu’une note basse indique un risque plus élevé et…
Par Idrissa Diabira, Fondateur de SherpAfrica, Team Leader du projet ROGEAP (CEDEAO–Banque mondiale), ancien Directeur général de l’ADEPME (Sénégal). La dégradation récente de la note souveraine du Sénégal, après celles du Ghana, de la Tunisie ou de l’Égypte, a ravivé la question de la souveraineté financière et de l’équité des notations. Entre indignation politique et plaidoyer souverainiste, le débat s’enlise souvent dans les postures. Or, comprendre la logique de la notation, c’est sortir de la polémique pour aborder l’essentiel : la visibilité des actifs africains et la crédibilité du risque qui leur est associé. Pour cela, il faut d’abord dissiper trois grandes confusions. Trop…
Par Junior MBUYI, CEO JPG Consulting Partners | Président du think tank Africa Risk – Strategic Institute for African Sovereignty & Transformation | INSEAD – GEMBA – Global Executive MBA/ « L’Afrique doit désormais passer du diagnostic subi au diagnostic souverain» La dégradation de la note du Sénégal pose une question centrale : l’Afrique peut-elle encore se contenter de modèles d’évaluation exogènes, alors que de nouvelles approches — comme les reverse stress tests et une future méthodologie africaine de pondération des risques (RWA) — ouvrent la voie d’une souveraineté analytique et prudentielle ? 1 – Une lecture partielle du risque…
Par : Dr Mohamed H’Midouche, ancien haut responsable de la BAD – Auteur et CEO, Inter Africa Capital Group. Contexte L’Afrique se trouve aujourd’hui à un tournant décisif de son histoire énergétique. Dotée de plus de 13 000 milliards de m³ de réserves prouvées de gaz naturel (environ 7 % du total mondial) et d’un potentiel renouvelable exceptionnel, le continent dispose des atouts nécessaires pour concilier sécurité énergétique, industrialisation et transition bas carbone. Cependant, derrière les annonces ambitieuses de grands projets gaziers et d’hydrogène vert, la réalité demeure contrastée : de nombreux projets sur le continent restent encore au stade…
Par Denis CHEMILLIER-GENDREAU et Géraldine MERMOUX, Groupe FINACTU Alors que la Côte d’Ivoire s’approche d’une nouvelle grande échéance politique, avec l’élection présidentielle du 25 octobre prochain, nombreux sont les commentateurs qui saluent les réalisations du Président OUATTARA et de ses différents gouvernements sur le front des infrastructures (près de 2.000 km de routes réhabilités depuis 2011, près de 40.000 km de pistes rurales remises en service, 2.000 km de routes neuves et 442 ponts et échangeurs), du dynamisme économique (environ 7% de croissance par an en moyenne sur la période 2011-2025) et de la maitrise des grands agrégats de l’économie…
Par Dr Mohamed H’Midouche, Banquier, économiste,auteur de “GEN+ Leadership: FromPHD to PHU”. Dans mon ouvrage GEN+ Leadership: From PHD to PHU, j’explique que le développement durable d’une nation dépend autant de la qualité de ses institutions que de la mentalité de ses acteurs. Deux attitudes s’opposent : le PHD – Pull Him/Her Down, cette propension à freiner, envier, voire saboter la réussite des autres ; et le PHU – Pull Him/Her Up, cette disposition à encourager, soutenir et hisser autrui vers le succès. Le sport illustre parfaitement cette opposition. Un entraîneur qui fait confiance à un jeune joueur, un capitaine qui motive son équipe, un…
À mesure que le commerce africain s’intensifie, l’Afrique centrale s’impose comme un maillon clé des échanges mondiaux. Au cœur de cette dynamique, le Cameroun se distingue par la modernisation de ses ports, l’essor du fret aérien et le renforcement de la sécurité maritime. Des enjeux mis en lumière lors de l’Africa Day 2025 à Sciences Po Paris, où experts et acteurs économiques ont souligné que la compétitivité du pays dépendra de sa capacité à conjuguer innovation, ancrage local et fiabilité.Les ports et aéroports camerounais au cœur des échangesLe 4 octobre, PortSec, entreprise spécialisée dans la sécurisation des infrastructures critiques, participait…
Par Cheikh Traoré Tourad. Moody’s a abaissé la note du Sénégal de B3 à Caa1 et a placé la perspective en « négative ».La notation caa1 fait partie de la catégorie de risque « substantiel ». Cette catégorie de notation ‘Caa’ est considérée comme spéculative et présentant un risque de crédit élevé. En réponse , le gouvernement du Sénégal a critiqué l’agence de notation en soulignant la « robustesse des fondamentaux » du paysmarquée par la diversification des sources de financements, « une exécution budgétaire » maintenant le cap pour atteindre l’objectif de déficit de 7,8% du PIB en 2025 ». Cependant, la position du Sénégal a soulevé des enjeux importants de la notation financière en invitant…
Par Mamadou Faye, Directeur Général de la BNDE / Banque Nationale pour le Développement Economique du Sénégal. La récente décision de l’agence Moody’s d’abaisser la note souveraine du Sénégal est, à bien des égards, injustifiée et déconnectée de la réalité de nos fondamentaux économiques. Notre pays demeure solide, réformateur et résolument engagé dans la maîtrise de ses équilibres macroéconomiques. Mais au-delà du débat technique, cet épisode doit nous conduire à une réflexion collective sur notre dépendance aux appréciations extérieures et sur la nécessité d’un sursaut national pour le financement endogène de notre développement. Nous devons, plus que jamais, croire en…
Par Aboubakr Barry, CFAL’auteur est fondateur et directeur général de Results Associates, basée à Bethesda, Maryland, États-Unis. Pourquoi le commerce mondial doit-il dépendre du dollar ? Le 13 avril 2023, le président brésilien Lula a demandé à Shanghai : « Pourquoi le commerce mondial doit-il dépendre du dollar ? » Sa question — « qui a décidé de la suprématie du dollar après la fin de l’étalon-or ? » — résonne encore. En dépit de tous les gros titres sur la « dé-dollarisation », la réalité est simple : la domination du dollar perdure, car il offre liquidité, ampleur et un vaste réservoir d’actifs sûrs, inégalé par les autres…
Par Dr Beaugrain Doumongue, Ingénieur et Expert en Intelligence Économique. Fondateur de STRATCO. Le mercredi 8 octobre 2025 restera gravé dans la mémoire institutionnelle du Togo. Ce soir-là, au Journal de 20 heures, le pays a franchi un seuil conceptuel et politique marqué par la création d’un Ministère de l’Économie doté d’un mandat explicite de veille stratégique. Pour la première fois, l’économie nationale s’arrime à la pensée anticipatrice, érigée non plus en luxe intellectuel, mais en instrument de pilotage d’État. Au-delà de la planification, c’est désormais la prévoyance organisée, l’intelligence décisionnelle, la vigilance stratégique qui érigées en fonction régalienne, gouverneront…
Par Moussa SYLLA, Auteur du livre La conformité bancaire au Sénégal et dans la zone UMOA Le 11 février 2025, le Parlement du Sénégal a adopté la loi 2025-03 portant réglementation bancaire. Il s’agit de la troisième version après celles de 1990 (loi 90-06) et de 2008 (loi 2008-26). Cette nouvelle législation a apporté des changements concernant la réglementation bancaire, avec trois nouvelles personnes assujetties, en plus des banques et des établissements financiers de crédit qui l’étaient précédemment : les établissements de paiement, les établissements de monnaie électronique, et les compagnies financières. Outre ces changements, cette loi a intégré les évolutions réglementaires importantes survenues dans…
À la veille de l’élection présidentielle d’octobre, et ce quelles que soient les orientations politiques des différents candidats en lice, il est un sujet qui fait consensus : le Cameroun doit urgemment relever le défi qui lui permettra de bâtir un appareil productif et compétitif afin d’accélérer sa transformation économique et d’améliorer le bien-être de ses populations. À l’heure actuelle, leurs perspectives d’emploi dans l’économie formelle sont telles que d’après les données récentes d’Afrobarometer (2024), six Camerounais sur dix aspirent à créer leur propre entreprise. Cet élan entrepreneurial est un atout, mais il ne saurait constituer à lui seul un levier de transformation durable. Faute d’infrastructures fiables, de financements adaptés, d’accès aux marchés et d’un tissu…
Par Pr Amath Ndiaye, Économiste, Université Cheikh Anta Diop de Dakar. La déclaration de la Directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, affirmant la disposition du Fonds à conclure un nouveau programme avec le Sénégal, ouvre une nouvelle phase dans la relation entre Dakar et l’institution de Bretton Woods. Mais cette ouverture ne saurait occulter un impératif : stabiliser les finances publiques sans ébranler la cohésion sociale et politique du pays. Un levier indispensable mais à manier avec prudence Le FMI n’est pas une stratégie de sortie de crise, mais un levier de stabilisation. Son intervention vise à restaurer la confiance,…
Par le Ministre Directeur de Cabinet, Président du Comité Stratégique de Simandou, M. Djiba Diakité. Depuis 2021, sous l’impulsion et le leadership du Président de la République, Son Excellence le Général Mamadi Doumbouya, la Guinée a choisi un chemin exigeant : reprendre la maîtrise de ses ressources stratégiques pour en faire le socle d’un développement diversifié et durable. Dans un monde où les interdépendances se recomposent, il ne s’agit pas seulement d’assurer la souveraineté sur nos richesses, mais d’en faire un levier de transformation économique et sociale pour le bien-être de la population. Le projet intégré mine-infrastructures de Simandou illustre…
Par professeur Amath Ndiaye, FASEG-UCAD. La BCEAO s’apprête à franchir une étape historique avec le lancement du e-CFA, une version entièrement numérique du franc CFA. Fini les billets et les pièces : demain, chacun pourra utiliser directement sa monnaie via son téléphone, une carte ou une application, en toute sécurité. Une monnaie officielle et sûre Contrairement aux cryptomonnaies comme le Bitcoin, le e-CFA ne sera pas une monnaie privée. C’est une monnaie officielle, garantie par la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest. Sa valeur est la même que celle du franc CFA actuel. Chaque citoyen, même sans compte…
Le groupe ST Digital s’apprête à inaugurer, le 2 octobre prochain, son tout premier data center en Côte d’Ivoire. L’infrastructure, située dans la zone franche technologique du VITIB à Grand-Bassam, se veut une pierre angulaire de la stratégie de souveraineté numérique du pays. Une réponse locale à un déficit continental Avec ce data center de type Tier III, le groupe panafricain veut contribuer à combler le retard du continent en matière d’hébergement de données. En 2024, l’Afrique ne représentait que 1 % de la capacité mondiale de data centers, soit environ 3,5 milliards $ de chiffre d’affaires, contre un marché…
Par Serge KOUAMELAN, Directeur Exécutif APBEF-CI. Envoyer de l’argent d’une banque vers un portefeuille mobile, ou d’un opérateur téléphonique à un autre, sans complication ? Grâce à l’interopérabilité, la BCEAO transforme la vie quotidienne de millions de citoyens de l’UEMOA. Un monde financier de l’UEMOA en pleine mutation Nous réglons nos factures, faisons nos achats et envoyons de l’argent en quelques clics. Mais jusque-là, chaque système fonctionnait comme une « île » isolée. Impossible, par exemple, d’envoyer directement de l’argent d’une banque vers un compte mobile money, ou d’un opérateur à un autre aussi facilement. Pour lever ces barrières, la…
Par Dr Yahya-Abou Ly, PHD. La Mauritanie évolue dans un contexte macroéconomique porteur, avec une croissance projetée entre 4,3% et 7,5% pour la période 2025-2030, une inflation maîtrisée autour de 3 %et une dette publique stabilisée à 46% du PIB. Plusieurs secteurs clés du pays, tels que les mines (fer, or, gaz, cuivre, hydrogène vert, etc.), la pêche, l’agriculture, les infrastructures en partenariat public-privé (PPP) et les services numériques, offrent un potentiel de développement significatif. Les données récentes du rapport FMI 2024 montrent que l’épargne nationale brute est restée stable autour de 31,8% du PIB entre 2020 et 2024, alors…
