De passage à Bamako pour la signature de deux conventions, Aliou Maiga, Directeur du Groupe des Institutions Financières de la SFI pour l’Afrique, a accepté de nous accorder quelques précieuses minutes.
Qu’est-ce qui a motivé l’IFC à nouer des partenariats avec SAMA Money et Prevalya en particulier, et comment ces collaborations s’alignent-elles avec la stratégie globale de l’IFC en matière d’inclusion financière en Afrique ?
Aliou Maiga : L’IFC est une entité du secteur privé, organisée autour de trois grands secteurs : les infrastructures, l’agro-business et les institutions financières. Le contrat que nous venons de signer avec Prevalya s’inscrit pleinement dans l’objectif d’augmenter l’inclusion financière. Pour Sama Money, il s’agit uniquement d’inclusion financière, tandis que pour Prevalya, c’est à la fois une question d’inclusion financière et sociale à travers la couverture sociale. Leur modèle de couverture sociale est actuellement limité, donc trouver une solution permettant de couvrir le secteur informel est une innovation précieuse. Sama Money est également un leader technologique, proche des réalités locales. Ils comprennent les besoins des Maliens et du gouvernement, et leur modèle va au-delà du simple transfert et paiement.
Quels sont les principaux défis auxquels l’IFC est confrontée pour promouvoir l’accès au financement des PME en Afrique, et comment surmontez-vous ces défis à travers des collaborations comme celles avec SAMA Money et Prevalya ?
Les principaux défis en Afrique se trouvent souvent dans la faiblesse du capital économique et dans le manque d’éducation financière. Le niveau de formalisation des entreprises est également très bas comparé à d’autres régions. Nous, à l’IFC, essayons de trouver des solutions pour inclure à la fois le secteur formel, qui représente entre 5 et 10 %, et le secteur informel. La finance ne se limite pas aux crédits et dépôts, c’est d’abord un moyen de paiement. Si nous pouvons dématérialiser les paiements, permettre à chacun d’effectuer des transactions via son téléphone, c’est déjà une forme d’inclusion financière. Petit à petit, les personnes incluses dans le système de paiement peuvent accéder à des crédits. Nous offrons donc une gamme complète de services, du financement au renforcement des capacités, pour soutenir l’économie. En tant que groupe d’institutions financières, notre objectif est d’inclure un maximum de personnes dans l’économie, que ce soit par le biais de la fintech ou du secteur bancaire.
Quel rôle l’IFC envisage-t-elle pour les entreprises fintech émergentes dans la transformation future du secteur des services financiers en Afrique, et comment cela s’inscrit-il dans votre mission plus large de stimuler l’innovation et l’inclusion financière ?
L’inclusion, traditionnellement, se faisait à travers les banques et les institutions de microfinance. Mais ces institutions sont limitées dans leur capacité à toucher un large public, en raison de leur modèle basé sur des agences et des employés. L’émergence des fintech a complètement transformé le secteur financier. L’IFC investit massivement dans les fintechs, des plus petites aux plus grandes, qui facilitent les paiements. Nous soutenons l’ensemble de l’écosystème fintech pour continuer à améliorer l’inclusion financière.