Deux principales problématiques étaient au menu des échanges le 6 mai 2021, à Abidjan, au lancement du think thank dénommé « A new road », dédié aux dettes et au financement des économies africaines. Il s’agit, d’une part, des actions menées et à mener face aux obstacles du coût de la dette en Afrique, et la dette présentée comme un outil au service de l’émergence de champions nationaux et panafricains dans des secteurs stratégiques.
En ce qui concerne le premier sujet, Anne-Laure Kiechel, fondatrice de Global Sovereign Advisory, a indiqué que l’impact des dettes dépend de l’usage que l’on en fait. « Une bonne dette est vertueuse pour les générations à venir. Mais une mauvaise dette, qui résulte simplement de l’accumulation de la mauvaise dépense, est un poids pour l’avenir », explique-t-elle. Une assertion orientée dans la même déclaration que le directeur général de la Bourse d’Abidjan, Félix Edoh Kossi Amenounve. Pour qui le problème réel de l’Afrique n’est pas dans la dette, mais plutôt qui la détient. A l’en croire, les institutions locales peuvent jouer un rôle dans l’endettement et prêter à des taux raisonnables. Le Togolais exhorte de ce fait les Etats à s’endetter localement.
En attendant les nouveaux réaménagements de la stratégie des institutions financières internationales telles la Banque mondiale, et pour faire face à l’explosion démographique en Afrique – le continent représentera 2, 5 milliards d’habitants d’ici 2050 -, les acteurs financiers proposent des mécanismes adaptés aux économies africaines en termes d’atténuation de la dette. C’est pourquoi le président directeur général de Bloomfield Investment Corporation, Stanislas Zézé, pense qu’il faudrait plutôt repenser le modèle économique des pays africains et que les pays s’endettent au minimum et être en pôle position, surtout capables d’avoir des produits finis à l’exportation.
Mais, pour Papa Amadou Sarr, délégué général à l’Entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes au Sénégal, l’Afrique n’est pas surendettée, mais sous-financée. Intervenant sur la seconde problématique suscitée, l’expert a exhorté les Etats à investir dans la jeunesse et créer ainsi les champions de demain.