Actualisé samedi 29 février, 10:20 GMT. En Guinée -Conakry, les élections législatives couplées au référendum constitutionnel du 1er mars ont été reportées de deux semaines. L’annonce a été faite dans un discours du président de la République guinéen Alpha Condé lu à la télévision nationale, vendredi 28 février 2020. « Ce n’est ni une capitulation, ni une reculade », a précisé le président guinéen dans une lettre à la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Ce report intervient alors que les opposants réunis au sein du Front national pour la Défense de la Constitution (Fndc) menacent d’empêcher la tenue du scrutin. Ils accusent le président Alpha Condé, au pouvoir depuis 2010, de vouloir modifier la constitution, pour s’offrir un 3e mandat au-delà de 2020 en roue libre. Désavoué par la communauté internationale et les bailleurs de fonds, Alpha Condé vient donc de reculer.
Le locataire du palais de Sekoutoure Ya semble avoir pris la mesure de la situation pour éviter de sortir par la petite porte de l’histoire. Selon les informations, Alpha Condé a aussi écouté le cri des guides religieux de son pays. Ce report temporaire ne résout pas pour autant la crise, devant être assortie d’un engagement à abandonner toute volonté de « tripatouiller » la constitution. « La seule voie de sortie serait l’abandon de son projet de constitution », rouspète-t-on dans les milieux de l’opposition . Pour le moins, ce revirement de dernière minute apporte une lueur d’espoir dans un pays économiquement affaibli et politiquement divisé.