La BAD conserve sa perspective stable après appel
Contrairement à ce que nous avions publié le 6 août 2017, la Banque Africaine de Développement (BAD, AFDB) n’a pas finalement perdu la perspective stable attachée à sa note AAA. Dans un communiqué de presse publié le 4 août, l’agence de notation affirme la perspective stable. Notre publication se basait sur un rapport intermédiaire confidentiel daté du 1er août, non diffusé au public et dont nous avons copie. En toute vraisemblance, la BAD a conservé sa perspective après appel et arès échange et communications d’informations supplémentaires. En conséquence, la banque garde sa note avec une perspective stable, ce qui est une bonne nouvelle pour la finance africaine.
« Conformément aux politiques de Fitch, l’émetteur (NDLR: ici la BAD) a fait appel et fourni des informations supplémentaires, ce qui a donné lieu à une action de notation différente de celle du résultat du comité de notation initiale.
Du reste, le maintien de la triple A reflète le soutien, en cas de besoin, des 80 membres régionaux et non régionaux de la Banque africaine de Développement. Mais, à partir de 2019 et à moins d’une augmentation significative de capital ou de réduction significative de la dette, l’encours de la dette ne sera pas couverte par le capital. La solvabilité de la banque reste bonne malgré tout, indique l’agence.
Si elle est importante, la capitalisation de la BAD a nettement décliné comparé au niveau de ses engagements. Quant à la génération du capital en interne (organique), elle est affectée par les faibles taux d’intérêt des placement et le coût, élevé selon Fitch, de l’opération de relocalisation à Abidjan. Le ratio fonds propres sur actifs s’est quant à lui décru de 27µ à 23% entre 2015 et 2016 et devrait encore se détériorer dans les années à venir.
Toutefois, l’exposition de la banque aux risques demeure relativement basse quoique, poursuit l’agence, le changement de la base d’allocation de crédit ait augmenté l’exposition sur les pays dits pauvres. La BAD est aussi exposée aux pays exportateurs de pétrole comme l’Angola, frappé en ce moment par une crise de liquidités, et certains pays d’Afrique du Nord sous pression comme l’Égypte.
Le réajustement intervenu depuis quelques années a diversifié le portefeuille de la banque avec la part des cinq gros clients qui s’est réduite de 54 à 36% de l’encours global entre 2014 et 2016. L’agence de notation pointe en outre la forte exposition de la banque au secteur privé qui représentait 24,5% des engagements à la fin 2016. Le taux d’impayé de ce pôle privé est d’environ 9%.