À toute chose malheur est bon! La dévaluation de la livre égyptienne n’aura pas d’impact négatif sur les comptes d’Attijariwafa bank – qui finalise l’acquisition de Barclays Bank Egypt-. Les analystes de CFG Bank et Attijari Intermédiation sont catégoriques. Pour cause, cette dévaluation serait largement intégrée dans la valorisation de Barclays. Au contraire, « la dévaluation de la livre égyptienne devrait être génératrice de plusieurs impacts positifs sur la marge nette d’intérêt d’AWB», souligne les analystes de CFG Bank.
En effet, la hausse du taux directeur de 300 points de base, conjuguée à la dévaluation, devrait impacter positivement la marge nette d’intérêt de Barclays Bank Egypt. Les analystes d’Attijari Intermédiation estiment pour leur part que la dévaluation «alimenterait davantage l’inflation, d’où un effet amplificateur pour les volumes traités qui se traduirait par une accélération de la croissance des volumes, notamment les crédits à l’économie. De même, le rendement des crédits libellés en devises devrait augmenter mécaniquement une fois sa rentabilité convertie en monnaie locale».
Seul bémol, le cours en bourse d’Attijariwafa bank qui a sensiblement dévissé depuis la dévaluation de la livre égyptienne. Le titre a connu un important mouvement baissier au cours de la séance du 3 novembre, touchant un plus bas de 380 DH avant de clôturer la séance à 401 DH, et ce sur fonds d’une volumétrie relativement significative de 91,5 millions de DH.
Ceci étant, au pays du Pharaon, la situation est beaucoup moins rassurante. La Banque centrale égyptienne s’est vue contrainte de mettre au système de change contrôlé afin d’obtenir un prêt du FMI de 12 milliards de dollars. Mais la transition ne se fera pas sans douleur. Historiquement, l’Egypte a toujours fixé son taux de change. Ainsi, jeudi dernier, la Banque centrale égyptienne a laissé flotter la livre égyptienne. Mais au préalable, la livre a été dévaluée de près de 48%, faisant passer sa valeur, amarrée au dollar, de 8,8 livres contre un dollar à 13 contre un. L’institution a également relevé le taux directeur de 3%. Une mesure parmi tant d’autres. Puisque le FMI impose des réformes comme la réduction des subventions publiques et l’imposition d’une nouvelle TVA. Ces décisions ont, au final, rendu le climat social plus tendu qu’il ne l’était en Égypte. Avec notamment une forte augmentation des prix des carburants (de 30% à 47%) ainsi que le gaz domestique, qui s’est envolé de 87%. Sans oublier la pénurie des denrées alimentaires dont une bonne partie est importée (riz, sucre, etc.), qui prévalait bien avant en raison du net repli des réserves de change du pays en septembre 2016 à 19,4 milliards de dollars.
A.L, Casablanca