L’amendement de l’article 308 du code de la CIMA (par réglement 005 CIMA.PCMA.CE.2016 portant assurance directe à l’étranger) fait l’objet d’un débat technique entre professionnels du secteur. Voici ce qu’en pense Seybatou Aw, ADG de la compagnie Aveni-Ré.
Que va changer l’article 308 de la CIMA dans le secteur de l’assurance et de la réassurance ?
L’un des premiers rôles du secteur de l’assurance c’est d’accompagner l’économie. Nous, compagnies d’assurance, avons intérêt à épargner le maximum de primes dans la zone pour financer nos économies. Eu égard à ce rôle, l’article 308 est extrêmement important en cela qu’il va permettre de retenir le maximum de primes dans la région et de renforcer l’aliment au niveau des réassureurs. Les assureurs amélioreront leurs provisions techniques et, de ce fait, déposeront beaucoup plus de liquidités dans les banques. Et ainsi, l’on peut contribuer pleinement au financement du développement de nos pays. Auparavant, jusqu’à 75% de nos primes repartaient à l’international alors que c’est l’inverse qui devait se produire. Aussi, je pense que l’article 308 est extrêmement important pour nos pays en phase d’émergence. L’argent qui reste dans nos pays permettra de financer des usines, des routes et des infrastructures de développement en général.
Mais est-ce que les compagnies d’assurance et de réassurance africaines ont aujourd’hui la capacité d’absorber tous les risques africains ?
Il faut que nous, réassureurs, qu’on se réunisse pour fédérer nos capacités. Nous sommes une dizaine d’acteurs du domaine dans la sous-région. En mutualisant nos moyens, nous pouvons créer un pool qui pourra assurer l’essentiel des risques.
Vous êtes à la tête d’Aveni-Ré, première compagnie privée de réassurance dans la zone CIMA. Comment se porte la compagnie au terme des 9 premiers mois de l’année 2016 ?
Aveni-Ré va bien avec une progression de 15% du chiffre d’affaires entre 2014 et 2015. Cette année, nous sommes sur une progression de 34% par rapport à 2015. Pour revenir à l’article 308, nous avons pris nos dispositions pour renforcer nos capacités et notre capital social. Nous passerons de 8 milliards en 2015 à 22 milliards de FCFA en 2016. Cela nous permettra d’avoir de plus grandes capacités pour répondre aux exigences de l’article 308.
Propos recueillis par Adama Wade