Après un mois de janvier 2016 marqué par les spéculations sur le retour de l’Iran dans la production mondiale du pétrole, février s’annonce explosif. Les craintes d’un raz de marée du brut augmentent l’appétit des hedge fund qui tirent leurs profits de leur l’art de parier contre les logiques du marché.
Beaucoup de ces ogres se positionnent sur un rebond des cours à partir de mars, soit tout le contraire du de la Banque Mondiale qui a précipitamment ramené ses prévisions de la plage des 50 à celle des 30 dollars pour le compte de l’année 2016.
Il faut le dire, les Hedege Fund tablent sur une surabondance de l’offre. Celle-ci dépassait la demande mondiale d’environ 1,45 millions tonnes par jour avant le retour de l’Iran. Tout porte à croire que les robinets seront ouverts au maximum. La République Islamique compte produire 500 000 barils supplémentaires par jour d’ici mars et 1 million au-delà.
Ces prises de position publiques accélèrent la chute des cours, menaçant l’équilibre fragile des exportateurs, notamment africains (Nigeria, Gabon, Angola etc).
Les analyses le savent, la République Islamique qui produit 3,3 millions de barils par jour entend rattraper l’Arabie Saoudite (10 millions). Les deux pays qui ont rompu leurs relations diplomatiques début janvier présentent un profil différent. L’Arabie Saoudite dispose de650 milliards de dollars de réserves et présente un pétrole rentable à partir de 20 dollars le baril. Idem pour l’Iran dont le pétrole est rentable à partir du seuil des 20 dollars mais qui devrait, du fait de l’investissement dans les renouvellements des installations, présenter un coût de production de 60 dollars.
En attendant, les aspirations hégémoniques de Téhéran mettent à mal un cartel qui n’a rien à voir avec ce qu’il fut en 1973 quand il paralysa l’économie mondiale.
Avec seulement un tiers de la production mondiale (31 millions de barils par jour) en 2015, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole n’arrive plus à influer sur les cours. D’où une alliance chimérique avec les pays producteurs non membres de l’OPEP.