Les perspectives de croissance demeurent positives à moyen terme pour le Togo. C’est ce qu’a annoncé jeudi dernier à Lomé, la mission 2015 du Fonds Monétaire International (FMI) sur les consultations au titre de l’article IV des statuts du Fonds.
‘Comment atteindre une croissance soutenable et inclusive au Togo ?’ ‘Comment maintenir la viabilité macroéconomique du pays ?’ C’est les deux principales interrogations qui ont meublé les discussions entre une mission du FMI en séjour à Lomé et les autorités togolaises dans le cardre des consultations au titre de l’article IV, pour l’année 2015.
Des discussions productives, selon Cemile Sancak, Chef de mission du FMI pour le Togo. « On a évoqué les réformes structurelles visant à promouvoir une croissance durable grâce à des transformations structurelles».
Observations
L’activité économique au Togo s’est accrue à un rythme soutenu pendant quelques années, selon le FMI. Le taux de croissance, qui était de 5,4 %, dans les années 2013 et 2014, réflète une forte croissance de la production agricole et l’extension du Port Autonome de Lomé, de l’Aéroport International de Lomé, et de la réalisation de grands réseaux routiers.
L’inflation ralentit du fait principalement de la baisse des produits alimentaires, et des prix du baril du pétrole, note Cemile Sancak, qui conclut que les «perspectives de croissance demeurent positives à moyen terme pour le Togo. Les autorités entendent achever les travaux de construction des grands axes routiers, et investir progressivement davantage dans les routes secondaires. Elles projettent également investir dans le social, avec la construction de nouveaux établissements scolaires, de centres de santé, et un grand centre hospitalier à Lomé ».
Le taux de croissance de l’activité économique devrait être autour de 5,5%, pour la période 2015-2018, sous l’impulsion de la production agricole, des services de transport, liés au commerce international, et l’impact «positif» de l’amélioration de la procédure de transport sur l’activité économique privée. «Le Togo a eu une croissance forte pendant les dernières années, et on s’attend aussi à une croissance forte à moyen terme».
Recommandations
Trouver une bonne formule pour équilibrer la croissance et la viabilité macroéconomique. C’est la principale recommandation faite par la mission du FMI aux autorités togolaises. « (…) Nous recommandons que la position budgétaire soit progressivement réorientée, pour la stabilité macroéconomique à long terme».
Aussi, serait-il «important pour les autorités de faciliter le développement des secteurs clés, tels que l’énergie, et surtout les télécommunications. De même, continuer d’améliorer le climat des affaires, et l’efficience des projets », recommande le FMI, qui demande que les autorités togolaises accordent également la priorité à des «réformes simples, et essentielles», telle que l’amélioration des modalisations de la collecte des recettes.
Et de saluer en ce sens, l’avènement de l’Office Togolais des Recettes (OTR), un établissement public créé depuis 2014, intégrant les directions générales des Douanes et des Impôts, au sein d’une seule structure, aujourd’hui dirigé par le rwandais Henry Gapéri.
Il est aussi important de renforcer la gestion de la dette, et de la trésorerie, indiquent les officiels du FMI au Togo. Concernant le secteur financier, il est recommandé des réformes du cadre réglementaire actuel, et des mesures pour assurer la stabilité financière du secteur de la microfinance. «La microfinance est importante pour une croissance inclusive, pour augmenter le rendement dans le secteur agricole, des PME/PME, etc.», rappelle Cemile Sancak.
Messanh L., Lomé