Adama Wade, Addis Abeba
Le renforcement de l’intégration régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est y est pour beaucoup dans les 6,8% de croissance attendus par la sous-région en 2015 après une moyenne de 6,5% en 2013 et 2014.
En comparaison, l’Afrique du Nord, anti-thèse de l’intégration, flirte avec une moyenne de 2,8% en 2013 et 2,7% en 2014, d’après le rapport 2015 de la Commission Economique Africaine dévoilée à Addis Abeba en marge de la conférence économique africaine. Le chaos libyen complique tout travail de perspective pour 2015. A l’inverse de l’Afrique de l’Est qui s’ouvre à grande vitesse, le Maghreb reste un coffre fort où le caractère restrictif des politiques monétaires en Algérie, en Egypte, au Maroc et au Soudan ne facilite pas les échanges.
Quant à l’Afrique Centrale,longtemps handicapée par sa faible intégration, elle émargera à 4,8% en 2015 sous l’effet des importantes dépenses publiques réalisées dans des infrastructures à forte intensité de capital au Cameroun et au Congo et de nouveaux projets pétroliers et gaziers au Cameroun et au Tchad.
La partie sud du continent passe de 2,9% en 2014 à 3,6% en 2015, tirée par la hausse des investissements dans le secteur non diamantaire au Botswana, la reprise de la demande intérieure en Afrique du Sud et l’augmentation des investissements dans l’extraction minière et la prospection gazière au Mozambique. La région reste vulnérable aux fluctuations du pétrole.
Seule l’Afrique de l’Ouest se rapproche avec 6,2% attendus en 2015 à l’Afrique de l’Est. Ici, la croissance est portée par l’investissement privé et la hausse de la consommation. L’incidence d’Ebola grossie par les médias à sensation est restée plus que négligeable.