Face au billet vert, les principales monnaies d’Afrique de l’Est n’ont cessé de perdre du terrain au cours des derniers mois : shilling kényan en baisse de 1,90 % depuis le 1er janvier, franc rwandais qui lâche 2,89 % et même un shilling ougandais corrigeant dans l’intervalle de plus de 5 % (5,01 %) !
Évoluant présentement dans une fourchette comprise entre 2630 à l’achat et 2640 à la vente pour 1 USD, le shilling ougandais ne devrait pas retrouver de sitôt son niveau de mi-février, où il était descendu jusqu’à 2450 unités pour 1 $. Une bien mauvaise nouvelle pour un pays à la balance commerciale structurellement déficitaire (plus de 2,5 milliards de $ par an) : les derniers chiffres communiqués par la Banque d’Ouganda en juin 2014 font encore état d’un déficit commercial semestriel de 1,397 milliard de $, en hausse de 14,1 % par rapport à la même période de l’année précédente. Peu optimiste, la majorité des analystes interrogée voit la devise poursuivre sa dépréciation à court terme en raison de la demande accrue constatée pour le dollar américain. Faisal Bukenya, responsable des activités de marché à Barclays Bank Uganda précise pour sa part que cette appétence pour le billet vert provient principalement des secteurs manufacturier et énergétique, gros consommateurs de bien d’équipements importés-payés en dollars. Dans le même temps, l’aide internationale ainsi que les mouvements de capitaux étrangers-principaux flux entrants de dollars- ont eu tendance à marquer le pas depuis le début de l’année, les investisseurs non résidents sanctionnant dans le dernier cas la récente contraction des rendements offerts sur les produits obligataires (bons du Trésor notamment). Un effet de ciseau dont se serait bien passé la devise ougandaise. Seule (et maigre…) consolation : le shilling tanzanien fait encore pire avec une chute de 5,18 % sur la période.