Le climat des affaires en Afrique s'est amélioré
Selon votre point de vue expert, quels sont les grands changements réglementaires à retenir de l’Afrique des dernières années ?
Les pays africains ont tous été assez dynamiques et réformateurs ces dernières années, notamment, pour ne parler que de certains des domaines que je traite, concernant la réglementation de la vie des affaires, ce dans le cadre de l’objectif d’amélioration du « climat des affaires » : modernisation du droit des sociétés et du droit bancaire, simplification des démarches de création d’entreprise (avec notamment la généralisation de l’institution des « guichets uniques »), mise en place de systèmes de télédéclarations et de télépaiement des taxes et impôts, modernisation des réglementations douanières, instauration dans plusieurs pays du crédit-bail, d’un encadrement juridique du commerce électronique, ou encore de règles plus exigeantes en termes de passation et de contrôle des marchés publics, etc. Il faut citer aussi les nombreuses réformes des législations minières et pétrolières, et de certaines législations foncières.
Enfin, il ne faut pas oublier les avancées remarquables faites par certaines organisations régionales, comme la CEDEAO et l’UEMOA, l’OHADA, la CEA ou le COMESA (pour citer les plus dynamiques), en termes d’intégration normative et de réglementations devant faciliter la libre circulation des marchandises et des capitaux même s’il faut déplorer certains freins, mis par certains pays, à la libre circulation des personnes et des travailleurs en particulier.
Comment se présente le réseau ABLE en Afrique dans sa dimension géographique (nombre de pays couverts) ?
Le réseau ABLE (Africa Business & Legal Expertise) est un réseau juridique panafricain indépendant existant depuis janvier 2010, qui couvre 37 pays africains à ce jour, donc dans toutes les « régions » du continent (francophones, anglophones, lusophone, arabophones), ce qui fait de ABLE le premier réseau juridique africain en termes de couverture pays.
Le réseau est composé essentiellement de cabinets d’avocats, mais s’ouvre aussi petit à petit aux notaires et aux experts comptables/auditeurs. Le réseau ABLE compte également des cabinets partenaires en France et au Portugal, ainsi qu’au Brésil, en Inde et en Chine, à savoir les trois grands pays émergents les plus dynamiques en termes d’investissements en Afrique et d’échanges commerciaux avec l’Afrique.
Au total, donc, le réseau ABLE est représenté dans 42 pays, dont 37 en Afrique, et nous entrevoyons de couvrir, d’ici la fin de l’année 2014, entre 40 et 45 pays africains.
Quelles sont les spécialités que vous couvrez ?
Les domaines d’activités des membres du réseau ABLE sont larges, comme la plupart des cabinets d’avocats africains, et diffèrent bien sûr d’un cabinet à l’autre, étant rappelé que les cabinets partenaires sont tous des cabinets regroupant plusieurs avocats ayant des compétences transdisciplinaires et complémentaires.
Mais ce qui réunit les membres du réseau ABLE en tout cas, c’est une pratique reconnue de chaque cabinet, dans son pays voire dans la « sous-région » dans laquelle il est situé, en droit des affaires au sens large, incluant principalement, mais pas exclusivement, le droit des investissements internationaux, le droit du commerce international, le droit commercial et des sociétés, le droit du travail, le droit fiscal, le droit bancaire, le droit public économique, etc., ainsi que le contentieux des affaires.
Ensuite, selon les pays, certains cabinets membres du réseau ABLE ont développé des compétences spécifiques dans certaines disciplines comme le droit minier, le droit des hydrocarbures, le droit de l’environnement, le droit maritime, le droit des transports, le droit de la propriété intellectuelle, etc.