Il semble bien qu’il soit fini le temps où l’hôtellerie de luxe considérait l’Afrique subsaharienne comme une zone d’exception en dehors des étendues Est-africaines dédiées au Safari et à la chasse. Focus.
Plus que les segments économique et moyenne gamme, c’est l’hôtellerie de luxe qui opère une remarquable offensive en Afrique subsaharienne. Ainsi, la chaîne Kempinski a ouvert deux hôtels au Kenya en 2013 et prévoit d’ ouvrir le Kimpinski Hôtel Gold Coast City à Accra dés 2014 puis le Royal Maxim Palace Kempinski au Caire. L’enseigne de la marque sera aussi accrochée au fronton d’un nouvel établissement de loisirs et de repos en Guinée Equatoriale. Autre chaîne qui surfe sur la vague de l’Afrique, le groupe Hyatt, qui prévoit l’ouverture d’un établissement dés 2015 à Dakar , mais aussi de deux hôtels de luxe en Tanzanie portant à 11 le nombre de ses unités dans la région.
De son côté, l’homme d’affaires sénégalais, Yerim Sow entend mobiliser plus de 500 millions de dollars sous la bannière de Mangalis Management Group (MMG), filiale de gestion hôtelière d’Inaugure Hospitality Group. Longtemps en désinvestissement, notamment au Maroc, Four Seasons marque son retour en terre subsaharienne avec la signature d’un contrat de gestion à long terme avec les propriétaires du Westcliff Hotel à Johannesburg, venant s’ajouter au resort Four Seasons Safari Lodge Serengeti Tanzania, en 2012. Le groupe d’origine malienne Azalai n’est pas du reste avec, depuis 1994, un programme de développement toujours en cours et qui s’est soldé par la construction de plusieurs hôtels. Le groupe développe en ce moment un projet d’un hôtel 4 étoiles à Abidjan.
Ces investissements expriment une nouvelle tendance consatée fin septembre en marge de la 10e édition du Salon international du tourisme et de l’hôtellerie (SITHO) tenue à Ougadougou (Burkina Faso) . Il semble bien qu’il soit fini le temps où l’hôtellerie de luxe considérait l’Afrique subsaharienne comme une zone d’exception en dehors des étendues Est-africaines dédiée s au Safari et à la chasse. Les raisons de ce repositionnement s’expliquent moins par les aspects conjoncturels de la montée de l’insécurité dans la zone Mena, notamment en Egypte et en Tunisie, que d’un certain attrait intrinséque de l’Afrique. La chaîne Hyatt Corporation explique ainsi ses choix par le potentiel de croissance élevée du continent, citant le dernier rapport de la Banque mondiale prévoyant que la croissance de l’Afrique sera supérieure à celle des autres régions du monde dans les trois prochaines années. S’ajoute à ce pronostic, la montée des classes moyennes et, avec elles, de nouvelles habitudes de consommation. Des ingrédients intégrés dans la stratégie africaine du groupe Accor lequel, plus que certains de ses concurrents, peut jouer sur la complémentarité entre ses différents segments, de l’économique au luxe, pour ratisser large.