LIBREVILLE – L’Etat gabonais a engagé ces derniers jours une confrontation économique avec Addax Petroleum, filiale du géant pétrolier chinois Sinopec, en lui retirant l’exploitation du gisement de brut d’Obangue, faisant craindre à certains acteurs du secteur une dégradation du climat des affaires au Gabon.
« Nous avons pris la décision de retirer de manière définitive le champ d’Obangue (sud-ouest) à la société Addax Pétroleum (…) qui n’avait pas respecté ses obligations contractuelles le 10 décembre 2012, après plusieurs mois de négociations infructueuses », avait déclaré il y a quelques semaines le ministre gabonais du Pétrole Etienne Ngoubou à la presse.
Addax Petroleum, société présente au Gabon depuis 1996, avait été rachetée en 2009 par le géant chinois Sinopec, et exploite 5 gisements d’hydrocarbures sous forme de Contrats d’exploitation et de partage de production) avec l’Etat.
M. Ngoubou reprocherait notamment à Addax Petroleum sa « mauvaise gestion », le non-respect des critères environnementaux » et d’avoir exporté des volumes de pétrole sans les fiscaliser.
Il y a quelques semaines Addax Petroleum avait assigné l’Etat gabonais devant la cour arbitrale de la Chambre internationale de commerce de Paris justice après le retrait unilatéral du permis Obangue exploité par Addax Petroleum.
Le gisement d’Obangue a depuis été transféré à la société nationale Gabon Oil Company (GOC).
Addax Petroleum est la 5e compagnie du Gabon, derrière Shell Gabon, Total Gabon, Perenco, en terme de chiffre d’affaires.
Le Gabon est le 4e producteur subsaharien de pétrole produisant entre 220.000 et 240.000 barils par jour. Officiellement, ses recettes assurent à l’Etat 60 pour cent de son budget. Les principaux exploitants de pétrole sont l’anglo-néerlandais Shell et le Français Total, qui représentent ensemble environ la moitié de la production gabonaise totale.