Le Fonds monétaire international (FMI) anticipe une reprise notable de l’économie zimbabwéenne, avec un taux de croissance estimé à 6%. Cette amélioration serait principalement soutenue par une meilleure performance du secteur agricole, des prix records de l’or sur les marchés internationaux et des transferts solides de la diaspora.
En 2023, le produit intérieur brut (PIB) du Zimbabwe avait chuté à 1,7%, plombé par une grave sécheresse ayant affecté la production agricole et réduit les capacités de production d’électricité d’origine hydraulique. « Malgré des défis persistants en matière de politique économique, le Zimbabwe connaît un certain degré de stabilité macroéconomique », souligne le FMI à l’issue de sa dernière revue de l’économie du pays.
De son côté, le gouvernement zimbabwéen se montre légèrement plus optimiste, projetant une croissance de 6,6% pour l’année en cours. Toutefois, le FMI reste prudent sur le moyen terme et prévoit un ralentissement à 3,5%, en raison d’une confiance limitée dans la durabilité des politiques de stabilisation et de la dépendance accrue au financement domestique, qui pourrait freiner l’expansion du crédit privé.
Depuis 2023, les autorités ont intensifié le recours aux bons du Trésor afin de financer le remboursement des arriérés domestiques. Le FMI appelle à un « resserrement de la politique budgétaire » pour mieux contenir les risques liés au financement public.
Par ailleurs, l’institution note la persistance de distorsions sur le marché des changes, malgré l’introduction en avril dernier du Zimbabwe Gold (ZIG), une nouvelle monnaie adossée à l’or, censée stabiliser le système monétaire et combler l’écart entre le taux officiel et celui du marché parallèle.
Cette dynamique, relève-t-on, intervient alors que le pays reste engagé dans un processus délicat de restructuration de sa dette extérieure, condition sine qua non à un retour durable à la confiance des investisseurs et des bailleurs de fonds internationaux.