Alors que le commerce intra-africain ne représente qu’environ 15 % des échanges totaux du continent, le développement des infrastructures logistiques s’impose comme un levier stratégique majeur pour renforcer l’intégration régionale et dynamiser la compétitivité des économies africaines. Ports, aéroports, routes, plateformes intermodales : ces infrastructures constituent l’épine dorsale des flux commerciaux. Pourtant, elles restent souvent inadaptées, mal connectées ou insuffisamment entretenues, freinant la fluidité des échanges et limitant le potentiel économique des États.
Face à ce constat, la modernisation des réseaux routiers, notamment ceux reliant les installations portuaires et aéroportuaires aux principaux bassins de production et de consommation, apparaît comme une urgence stratégique. Une dynamique qui s’inscrit pleinement dans les objectifs de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), dont l’ambition est de lever les obstacles physiques, tarifaires et réglementaires pour favoriser un véritable essor du commerce intra-africain.
L’enjeu stratégique de la connectivité des hubs logistiques en Afrique
En Afrique subsaharienne, le déficit infrastructurel constitue l’un des principaux obstacles au développement du commerce régional. Le réseau routier bitumé y est estimé à seulement 2,3 kilomètres pour 100 km², limitant considérablement l’accès aux marchés et les échanges transfrontaliers. Ce déficit est particulièrement problématique pour les corridors logistiques desservant ports et aéroports, qui concentrent l’essentiel des importations et exportations.
Le Cameroun illustre bien cette situation. Le port autonome de Douala, principal hub maritime du pays, dessert non seulement le marché domestique mais aussi les pays enclavés de la sous-région tels que le Tchad et la République centrafricaine. La qualité et la résilience des routes d’accès à ce port conditionnent directement la fluidité des flux de marchandises.
À ce titre, les initiatives de réhabilitation du corridor Douala-N’Djamena, soutenues par la Banque africaine de développement, témoignent de la volonté d’améliorer l’efficacité des chaînes logistiques régionales. Toutefois, ces efforts doivent s’accompagner d’un recours accru à l’innovation technologique pour répondre durablement aux contraintes locales.
Le rôle de la technologie dans l’amélioration de la performance et de la sécurité routière
En Afrique, la modernisation des routes passe de plus en plus par l’intégration de solutions technologiques avancées, devenues incontournables pour améliorer la sécurité, la durabilité et l’efficacité des infrastructures.
Les axes reliant ports et aéroports aux centres économiques sont particulièrement stratégiques. Ils doivent répondre à des contraintes techniques élevées : capacité portante renforcée, adaptation aux sols complexes, résistance aux aléas climatiques. À ces défis, la technologie apporte des réponses concrètes.
Des entreprises comme Road Vision SA, fondée par l’entrepreneur Eran Moas et présente dans plusieurs pays du continent, s’inscrivent dans cette dynamique. L’entreprise déploie des solutions innovantes, notamment l’usage de géosynthétiques comme les cellules de confinement Neoloy Geocell, qui permettent de stabiliser les sols, réduire la profondeur des fondations et limiter l’érosion, un enjeu majeur dans les zones humides ou instables proches des plateformes logistiques. Résultat : une durée de vie prolongée des chaussées et des coûts d’entretien réduits. Utilisée dans plus de 80 pays et sur plus de 10 000 projets, cette technologie permet de mieux répartir les charges et de limiter les affaissements. Elle rend possible l’emploi de matériaux locaux ou recyclés, réduisant ainsi les coûts et l’empreinte carbone, et bénéficie de la reconnaissance de nombreuses institutions internationales. Déjà appliquée avec succès dans des contextes aussi variés que les marécages du Canada, les sols argileux d’Indonésie ou les grands chantiers au Mexique, elle se révèle idéale pour des environnements contrastés. Une capacité d’adaptation qui trouve toute sa pertinence au Cameroun, pays à la géographie et aux climats diversifiés, où la modernisation des corridors logistiques reste déterminante pour soutenir le commerce régional.
Mais au-delà de la performance technique, la sécurité reste un enjeu central. Au Cameroun, les accidents de la route causent chaque année plus de 1 200 décès, pour un coût estimé à près de 5 % du PIB. Intégrer des normes de conception rigoureuses et des solutions intelligentes devient essentiel pour sécuriser les corridors logistiques.
Comme le souligne Eran Moas : « Investir dans des routes conçues pour durer et résister aux réalités du terrain africain, c’est garantir la fluidité des échanges, renforcer la résilience économique et offrir aux nations les moyens de rester compétitives sur le long terme. »
Cette évolution dépasse le seul cadre de l’ingénierie. Elle contribue à renforcer la résilience des infrastructures face aux chocs climatiques, à améliorer la compétitivité économique et à soutenir la dynamique de commerce régional portée par la ZLECAf.
Vers une compétitivité accrue des plateformes logistiques africaines
Les infrastructures routières intelligentes s’imposent progressivement comme un catalyseur de transformation pour les économies africaines. En améliorant la connectivité entre hubs logistiques (ports, aéroports) et zones de production ou de consommation, ces investissements réduisent les coûts de transport, fluidifient les chaînes d’approvisionnement et renforcent l’attractivité des territoires pour les investisseurs étrangers.
À la croisée de la technologie et du développement, des entreprises comme Road Vision SA jouent un rôle moteur dans cette mutation. En adaptant des solutions innovantes aux réalités africaines, elles participent activement à la modernisation des chaînes logistiques régionales. L’entreprise se distingue également par son engagement environnemental, grâce à des pratiques avancées de recyclage sur ses chantiers, avec un taux de réutilisation des matériaux dépassant les 95 %. Un positionnement qui l’inscrit pleinement dans la dynamique des Objectifs de développement durable (ODD).
L’impact de ces initiatives dépasse les seules considérations techniques. Elles influencent directement la compétitivité économique, renforcent la résilience des réseaux logistiques face aux perturbations climatiques ou géopolitiques, et contribuent à la cohésion régionale en facilitant le commerce intra-africain.