La République démocratique du Congo et le Rwanda ont franchir une étape cruciale vers la réconciliation. Réunis ce vendredi 27 juin 2025 au Département d’État américain, les deux pays ont signé un accord de paix historique, sous l’égide des États-Unis, destiné à mettre fin à des années de tensions armées dans l’Est de la RDC.
Si la cérémonie, présidée par le secrétaire d’État Marco Rubio, consacre avant tout un engagement sécuritaire cessation des hostilités, retrait progressif des troupes rwandaises et désarmement encadré des groupes armés elle ouvre également la voie à un réchauffement diplomatique aux retombées économiques et commerciales considérables.
Relancer le commerce transfrontalier et les investissements
Depuis plus d’une décennie, l’insécurité chronique à la frontière a lourdement freiné les échanges commerciaux entre les deux voisins. Selon des estimations de la Banque mondiale, les violences armées et les fermetures de postes frontaliers ont coûté plusieurs centaines de millions de dollars par an en pertes directes et indirectes.
Cet accord devrait permettre de relancer les corridors commerciaux reliant Goma et Bukavu au Rwanda, d’améliorer la circulation des biens et des personnes, et de sécuriser les investissements privés dans des secteurs stratégiques comme l’agriculture, les services et le commerce de gros. Les deux pays partagent en effet une complémentarité économique qui, jusqu’ici, était bridée par la défiance réciproque.
Sécuriser les ressources et stabiliser la sous-région
L’Est congolais recèle d’immenses richesses minières — or, coltan, cobalt — qui alimentent les chaînes de valeur mondiales. La signature de cet accord offre l’espoir d’un climat plus prévisible pour les opérateurs économiques et les partenaires internationaux.
« La stabilisation des zones minières aura des effets multiplicateurs sur la croissance, l’emploi et les recettes fiscales », estime un diplomate occidental présent à Washington. Le retour progressif des déplacés et la réinsertion des ex-combattants devraient aussi permettre de restaurer la production agricole et l’activité commerciale locales.
Vers une coopération diplomatique plus soutenue
Sur le plan diplomatique, ce rapprochement inaugure une dynamique nouvelle. Ces dernières années, les relations bilatérales s’étaient crispées, ponctuées de vives accusations mutuelles de soutien aux groupes armés. Avec cet accord, Kinshasa et Kigali s’engagent non seulement à respecter leur souveraineté mutuelle, mais aussi à coopérer via un mécanisme conjoint de sécurité.
L’accord prévoit un suivi régulier, avec des réunions de haut niveau et un sommet inter-États prévu fin juillet à la Maison Blanche. Le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame sont attendus pour rencontrer Donald Trump, signe que Washington entend maintenir une pression diplomatique constante.
Des perspectives commerciales à surveiller
Si beaucoup saluent une avancée majeure, certains observateurs appellent toutefois à la vigilance. La mise en œuvre concrète, notamment le désarmement effectif et le respect du calendrier de retrait des troupes, sera déterminante.
Sur le plan économique, le succès de cet accord pourrait transformer la région en zone de prospérité partagée, attirant des financements multilatéraux et des partenariats public-privé. Les opérateurs attendent désormais la levée progressive des restrictions frontalières et la relance des projets d’infrastructure régionaux, essentiels pour consolider la paix par le développement.
Avec cet engagement historique, la RDC et le Rwanda s’offrent une opportunité rare : refermer un long chapitre de rivalités et bâtir une relation nouvelle, fondée sur la stabilité, le commerce et l’intégration économique régionale.
RDC–Rwanda : un accord de paix à Washington, levier économique et diplomatique majeur pour les deux pays

Abdoulaye Ba
Avec plus de dix ans d’expérience dans la production de contenus audiovisuels, Abdoulaye BA est un Journaliste Reporter d’Images reconnu pour son savoir-faire et sa polyvalence. Il a collaboré avec de nombreuses télévisions, agences de presse et structures de communication, tant nationales qu’internationales, parmi lesquelles CCTV, APANEWS, AP, CGTN, BBC et TVE. Passionné par l’image et le storytelling, il conçoit et réalise des reportages, interviews, films institutionnels et projets de documentaires. Son approche, à la fois humaine, visuelle et engagée, vise à donner du sens à chaque sujet et à porter des voix souvent peu entendues. À l’écoute et toujours curieux, Abdoulaye met son expertise au service de projets divers, en s’adaptant aux réalités éditoriales, culturelles et techniques de chaque mission.
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