Le Bénin confirme sa trajectoire ascendante sur la scène économique africaine. Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé, ce mercredi 18 juin 2025, un décaissement de 90 millions de dollars en faveur du pays, soulignant des performances économiques jugées « solides » et une gestion budgétaire exemplaire.
Cette décision intervient à l’issue de la sixième revue du programme MEDC/FEC (Mécanisme élargi de crédit et Facilité élargie de crédit) et de la troisième revue de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). Le montant se répartit entre 36 millions USD au titre du MEDC/FEC et 54 millions USD dans le cadre de la FRD, en soutien à la stratégie climatique nationale du Bénin.
Une croissance exceptionnelle portée par l’industrialisation
Le FMI salue notamment la croissance économique de 7,5 % enregistrée en 2024, l’une des plus fortes d’Afrique de l’Ouest. Ce dynamisme est tiré en grande partie par les investissements massifs dans la zone industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ), devenue un pôle central de transformation et d’exportation, notamment dans le textile et l’agro-industrie.
Malgré un compte courant temporairement déficitaire, causé par l’augmentation des importations de biens d’équipement et de services liés aux projets industriels, les perspectives restent positives. Le FMI prévoit un redressement progressif de la balance des paiements, à mesure que les exportations issues des zones économiques spéciales monteront en puissance.
Cotonou a également franchi un cap important en atteignant, dès 2024, le critère de convergence budgétaire de l’UEMOA, limitant le déficit public à 3 % du PIB, soit un an avant l’échéance régionale prévue. Une performance obtenue grâce à une stratégie rigoureuse de mobilisation des ressources, de maîtrise des dépenses et de réformes fiscales.
Le Bénin poursuit par ailleurs une politique active de rééquilibrage de sa dette publique, privilégiant de plus en plus le marché intérieur afin de limiter l’exposition au risque extérieur et de renforcer la stabilité financière à moyen terme.
Modèle
Le FMI met aussi en lumière les avancées notables du Bénin dans la transition écologique, soutenue par la FRD. De nouvelles régulations ont été adoptées dans les secteurs clés : eau, construction, énergie, et électricité, tandis que les autorités préparent une taxonomie climatique nationale destinée à orienter les investissements verts.
Cet engagement environnemental place désormais la résilience climatique au cœur de la stratégie macroéconomique du pays, en ligne avec les objectifs du développement durable.
En saluant le Bénin comme un modèle régional d’équilibre entre rigueur macroéconomique, innovation réglementaire et engagement climatique, le FMI appelle cependant à renforcer l’inclusion sociale. Il recommande une montée en puissance des politiques de soutien aux PME, l’amélioration des filets sociaux via la mise à jour du registre social unique, et la consolidation des gains de transparence budgétaire.
Le Bénin, désormais considéré comme un acteur économique stable et visionnaire en Afrique de l’Ouest, devra toutefois rester vigilant face aux aléas extérieurs, aux tensions géopolitiques régionales et aux fluctuations du marché financier international.
Dans un contexte mondial marqué par les incertitudes, le pari béninois d’une croissance résiliente, inclusive et verte pourrait bien devenir une référence pour l’ensemble du continent.