L’Africa Investment Forum (AIF) Market Days 2025, tenu du 26 au 28 novembre à Rabat sous le haut patronage du Roi Mohammed VI, a marqué un tournant décisif pour la mobilisation des capitaux en faveur de l’Afrique. Plus de 2 000 délégués et 1 800 sièges occupés en boardrooms ont confirmé la puissance de rassemblement de la plateforme portée par le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) et ses partenaires fondateurs. Durant trois jours, Rabat s’est imposée comme l’épicentre de la structuration financière africaine, réunissant banques internationales – dont Citi, Deutsche Bank, First Abu Dhabi Bank, JP Morgan, Goldman Sachs ou encore Qatar Development Bank –, investisseurs institutionnels, fonds souverains, assureurs, export credit agencies et hauts responsables publics.
L’édition a accueilli 39 projets bancables, tous accompagnés d’études d’impact, de modèles financiers structurés et d’analyses de faisabilité avancées, avec une forte concentration sur l’énergie et le transport, qui ont représenté deux tiers des sessions, suivis par l’industrie et l’agro-industrie. Le dynamisme du secteur privé a été particulièrement remarquable avec 32 sponsors mondiaux, soit le double de 2024, illustrant un appétit croissant pour les actifs africains. En l’espace de 72 heures, les boardrooms ont permis de passer de simples intentions à des engagements fermes totalisant plusieurs milliards de dollars, couvrant 19 pays et donnant une impulsion nouvelle à des projets à impact continental. Le Forum a également annoncé l’introduction, dès 2026, d’une scorecard annuelle mesurant l’évolution des projets présentés et le taux de conversion entre l’intérêt initial et l’investissement final, renforçant ainsi la transparence et l’efficacité de la plateforme.
Pour Dr Sidi Ould Tah, président du Groupe BAD, cette édition incarne la mise en action des Four Cardinal Points : amélioration de l’accès au capital, réforme de l’architecture financière africaine, valorisation du dividende démographique et développement d’infrastructures résilientes. En conclusion, il a salué un « nouveau départ d’optimisme pour l’Afrique », estimant que Rabat 2025 a comblé le fossé entre opportunité et capital, ambition et réalisation, secteur public et secteur privé. Reste désormais à transformer cet élan en réalisations concrètes pour accompagner la bascule de l’Afrique vers une croissance plus souveraine, durable et inclusive.

