Un rapport d’Enquête sur les attentes des entreprises publié par la Banque centrale du Nigéria (CBN) met en lumière les pressions croissantes qui menacent la stabilité opérationnelle des entreprises et leurs perspectives de profitabilité. Selon l’étude daté d’octobre 2025 menée auprès de 1 900 entreprises, l’insécurité demeure la préoccupation majeure (71,8 points), suivie de près par la faiblesse de l’approvisionnement en électricité (70,9) et la charge fiscale élevée (70,2). Les taux d’intérêt, jugés particulièrement pénalisants, atteignent 68,4 points.
Pour les milieux économiques, l’avertissement est clair : les contraintes les plus lourdes ne sont plus d’ordre politique mais bien financières et structurelles. Les entreprises pointent également les frais bancaires élevés, un climat macroéconomique jugé défavorable et une législation économique insuffisamment lisible — autant d’éléments qui pèsent sur la compétitivité et la confiance des investisseurs.
Pourtant, malgré ce contexte sous tension, l’enquête révèle une amélioration notable du moral des entreprises. L’indice global de confiance progresse à 38,5 points en octobre, contre 31,5 un mois plus tôt, et devrait franchir les 50 points au premier semestre 2026. L’industrie, l’agriculture et les services figurent parmi les secteurs les plus optimistes, portés par une anticipation de hausse de la demande, des ventes et de l’activité des consommateurs.
Au niveau régional, le Nord-Est et le Nord-Ouest enregistrent les niveaux d’optimisme les plus élevés, tandis que le Sud-Sud, cœur pétrolier du pays, reste à la traîne avec un niveau de confiance fortement dégradé.
Les perspectives sectorielles signalent par ailleurs une reprise progressive : une meilleure utilisation des capacités (62 % en octobre contre 60,4 % en septembre), des prévisions d’expansion solides dans les mines, et une anticipation d’embauches plus soutenue dans la construction et l’agriculture.
La CBN note enfin un sentiment d’amélioration graduelle concernant le taux de change, les conditions d’emprunt et la dynamique globale de l’activité économique, alimentant les espoirs d’un rebond au dernier trimestre 2025.
Pour les décideurs publics comme pour les investisseurs, ce rapport renforce un message central : la stabilité économique du Nigéria dépend désormais autant de la sécurité et des infrastructures que de la capacité du système financier à soutenir durablement la production, l’emploi et la compétitivité.

