La ville Atlantique de Dakhla, située à 1695 de Rabat, a accueilli, le 6 novembre 2025, une conférence internationale consacrée au thème « Le Sahara marocain : porte stratégique de l’Initiative Royale pour l’Afrique Atlantique », organisée par le Conseil de la Commune de Dakhla, le Centre Diplomatique International, le Centre Africain d’Intelligence Stratégique et l’Université des Nations Unies pour la Paix à Dakar. L’événement, tenu dans le cadre du 50ᵉ anniversaire de la Marche Verte, s’est conclu par une « Déclaration Afrique–Atlantique » qui synthétise l’état actuel du dossier saharien, les positions internationales et les transformations en cours dans les régions du Sud.
La Déclaration prend acte de l’évolution diplomatique des cinq dernières années, marquée par la reconnaissance américaine de 2020, les positions françaises de 2023–2024 et l’ouverture de plus de vingt consulats africains à Laâyoune et Dakhla. Elle relève également l’adoption, le 31 octobre 2025, de la résolution 2797 du Conseil de sécurité, confirmant la prééminence du plan d’autonomie marocain comme base sérieuse et réaliste de règlement. Sur le volet humanitaire, elle rappelle la nécessité du recensement des populations des camps de Tindouf, demandé par les Nations Unies depuis 1977, et appelle au respect du cessez-le-feu de 1991.

Les participants ont examiné l’état d’avancement du modèle de développement des provinces du Sud lancé en 2015, dont les investissements programmés dépassent 77 milliards de dirhams. Parmi les projets en cours figurent le port atlantique de Dakhla — 12,6 milliards de DH, mise en service prévue en 2028 —, l’usine de dessalement de 275 000 m³/jour, un parc énergétique de 900 MW ainsi que la modernisation des infrastructures routières et aéroportuaires. Ces équipements s’inscrivent dans un ensemble plus large lié aux initiatives régionales en matière d’énergie, de transport et de connectivité.
La conférence a également abordé les projets à dimension continentale, dont le gazoduc Nigeria–Maroc (5 600 km, 13 pays concernés, coût estimé à 25 milliards de dollars pour une capacité annuelle de 30 milliards de m³) et l’Initiative Afrique–Atlantique lancée en 2023, visant à structurer un espace de coopération englobant 23 pays riverains. L’initiative d’accès des pays du Sahel — Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad — à l’océan Atlantique a été évoquée comme un axe de rééquilibrage économique et logistique.
Les échanges ont également porté sur les dispositifs institutionnels marocains : rôle du Conseil national des droits de l’Homme et de ses antennes régionales, action des forces armées dans les opérations de paix, mécanismes de surveillance migratoire, coopérations sécuritaires et partenariats territoriaux. Le Conseil de la Commune de Dakhla a été cité pour ses accords de coopération avec des collectivités africaines, européennes et américaines.
Enfin, la Déclaration souligne le rôle croissant des régions du Sud dans la projection économique du Maroc vers l’Afrique de l’Ouest. Dakhla est identifiée comme un point d’entrée et une plateforme en développement, dans un contexte où les corridors énergétiques, portuaires et routiers occupent une place déterminante dans les discussions africaines sur la souveraineté, l’intégration et les chaînes de valeur régionales. L’ensemble du texte reflète, sans emphase, une volonté de formaliser les convergences diplomatiques actuelles et de fixer les priorités opérationnelles autour de l’espace atlantique africain.

