Au Cameroun, au premier trimestre de 2025, les recettes fiscales ont augmenté de 22,9 milliards de FCFA (39,5 millions USD), soit une hausse de 2,3%, par rapport à la même période en 2024. Selon la note de conjoncture économique du ministère des Finances (Minfi) qui publie cette information, ces recettes se situent à 997,7 milliards de FCFA (1,73 milliard USD), contre 974,8 milliards de FCFA (1,68 milliard USD) à fin mars 2024.
Au Minfi, l’on explique cette tendance haussière par « la résilience de la mobilisation fiscale, dans un contexte marqué par la baisse des recettes pétrolières et la poursuite des efforts publics en matière de mobilisation des ressources internes ». Pour autant, cette performance occulte certaines disparités. En effet, révèle la note de conjoncture économique du Minfi, au cours de la période sous revue, l’on a observé un recul de 4,8% des impôts et taxes. Cette chute est due à « un ralentissement de certaines activités économiques et par les difficultés persistantes de recouvrement dans certains secteurs », explique Laurice Serge Eteki, un économiste camerounais. Qui reconnait qu’à contrario, « la compensation partielle de ce net recul est venue des autres composantes de la fiscalité, notamment la fiscalité douanière et les recettes non fiscales. Ce qui a permis de soutenir le niveau global des ressources collectées par le Trésor ».
Pour maintenir cette tendance, le gouvernement camerounais entend poursuivre la mise en œuvre de sa stratégie de modernisation de l’administration fiscale. Il s’agit de la digitalisation des procédures fiscales, du renforcement du contrôle fiscal et de l’élargissement de la base contribuable. A la direction générale des Impôts (DGI), l’on croit dur comme fer que « la mise en œuvre de ces mesures va définitivement améliorer le rendement des recettes et réduire les pertes liées à la fraude et à l’évasion fiscale ». Ce, dans un contexte où le Cameroun a choisi de diversifier ses sources de financement et de réduire la dépendance aux revenus pétroliers.

