Par Dr. Mohamed H’Midouche, Vice-Président Exécutif de l’Académie Diplomatique Africaine & Consul Honoraire du Cap Vert au Maroc.
Le mercredi 22 octobre 2025 à Rabat, le Maroc a célébré avec fierté ses champions du monde U-20, auteurs d’un exploit historique lors du Mondial de football 2025 au Chili. De retour au pays, les jeunes Lions de l’Atlas ont été accueillis dans une liesse populaire exceptionnelle : des milliers de Marocains, venus de toutes les régions, se sont rassemblés le long de l’Avenue Mohammed V de la capitale pour saluer leurs héros. Le point culminant fut la réception royale au Palais de Rabat, offerte par Sa Majesté le Roi Mohammed VI et présidée par SAR le Prince Héritier Moulay El Hassan, en présence du président de la FRMF, Fouzi Lekjaa, du staff technique et des joueurs.
Cet hommage illustre la symbiose entre le Trône, la jeunesse et le peuple marocain, ainsi que la constance de l’intérêt royal pour la promotion du mérite, de l’excellence et de la cohésion nationale. C’est dans ce contexte que s’inscrit l’analyse suivante : vingt ans de transformation pour hisser le Maroc sur le toit du monde.
Une vision royale, socle du modèle marocain
Sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc a fait du sport un levier stratégique de développement humain, économique et diplomatique. Cette vision repose sur quatre axes :
- la modernisation des infrastructures ;
- la formation et la détection précoce des talents ;
- la gouvernance fédérale et la professionnalisation ;
- la diplomatie sportive africaine et le soft power culturel.
Inaugurée à Salé en 2010, l’Académie Mohammed VI incarne la mutation du football marocain. Elle combine excellence sportive et éducation citoyenne : détection nationale, double parcours études/sport, suivi médical, préparation mentale et encadrement de haut niveau. Des internationaux comme Youssef En-Nesyri, Azzedine Ounahi, Nayef Aguerd ou Hamza Mendyl en sont issus. « L’Académie ne forme pas que des joueurs : elle forge des hommes conscients de leur mission. »
Inauguré en 2019, sur 30 hectares, le Complexe Mohammed VI de Maâmoura réunit terrains homologués FIFA, pôle médical & réhabilitation, data-analyse, hébergements pour A / U23 / U20 / féminines, et formation des cadres (entraîneurs, arbitres). Comparé à Clairefontaine (France) ou St. George’s Park (Angleterre), le Complexe est le quartier général de la performance marocaine.
Les succès de Doha 2022 et de Santiago 2025 reposent sur : vision royale et continuité d’État ; gouvernance fédérale stabilisée ; préparation scientifique ; patriotisme et culture collective. « Le Maroc a fait de la performance sportive un projet national. »
L’épopée du Mexique 1970 (première participation marocaine en Coupe du Monde) a forgé l’ADN national. Ahmed Faras (Ballon d’Or africain 1975) et Hammadi Hamidouch ont transmis une éthique : rigueur, humilité, devoir national. « Les Faras et les Hamidouch ont façonné l’âme du football marocain. »
Walid Regragui a mené les Lions de l’Atlas en demi-finale de Doha 2022. Mohamed Ouahbi, lui, a offert au Maroc son premier titre mondial U-20 à Santiago 2025. Deux parcours qui consacrent la compétence nationale et l’école marocaine du leadership sportif.
Fidèle à sa vocation panafricaine, le Maroc met ses stades et infrastructures à la disposition de la CAF et de plusieurs nations africaines. “L’Afrique avance quand ses nations avancent ensemble.”
Construit selon les normes FIFA et CAF, le nouveau stade Prince Moulay Abdellah représente le symbole du Maroc sportif moderne. Son match inaugural, le 5 septembre 2025, opposant le Maroc au Niger, a confirmé sa pleine conformité aux standards internationaux. Aux côtés du Grand Stade de Benslimane, encore en construction, il constitue le socle de la préparation du Mondial 2030. « Présent et futur se rejoignent dans l’architecture du succès. »
Créée en 2025, la Fondation Maroc 2030 pilote l’organisation de la CAN 2025 et du Mondial 2030 : planification, infrastructures, durabilité, développement territorial, gouvernance financière et rayonnement international. La FRMF met en musique la filière technique pour une équipe nationale compétitive en 2030, tout en intégrant la génération U-20 championne 2025.
L’organisation de compétitions majeures représente un levier économique, social et diplomatique pour le Maroc. Le sport devient un secteur économique transversal activant transport, tourisme, artisanat, médias, publicité, finance et technologies.
Droits de diffusion et sponsoring renforcent les capacités d’investissement et de formation. Le Maroc attire des partenaires mondiaux comme TotalEnergies, Royal Air Maroc, Coca-Cola, Adidas, Visa ou Orange.
Depuis 2024, le Maroc déploie la campagne “Visit Morocco”, faisant du sport un vecteur de promotion touristique et culturelle. « Le ballon rond devient ambassadeur du territoire. »
Selon la FMPS, le sport représente environ 1,56 % du PIB national (21 milliards MAD, 11 500 emplois directs) et plus de 2,5 % du PIB avec le secteur public et associatif (115 000 emplois). L’impact inclut tourisme, emploi, image et soft power.
Le sport est aussi un secteur de recherche stratégique pour les universités et centres d’innovation. « Le sport est un laboratoire du développement et un miroir de la société. »
Conclusion
Le Maroc a transformé le sport en projet de nation : éducation, infrastructures, gouvernance, diplomatie et économie se renforcent mutuellement. De Doha 2022 à Santiago 2025 et vers 2030, le Royaume affirme une signature : excellence, solidarité africaine et vision durable. “Le Maroc ne produit pas seulement des champions ; il forge des symboles, des leaders et une nation en mouvement.”

