Le Botswana a officiellement mis en œuvre une nouvelle réglementation imposant aux sociétés minières de céder une participation minimale de 24 % à des investisseurs locaux dans toute nouvelle concession, dans le cas où l’État choisirait de ne pas exercer son droit d’acquisition. L’annonce a été faite le 10 octobre par le ministère des Minéraux et de l’Énergie, marquant une étape majeure dans la stratégie du pays visant à renforcer la participation nationale dans le secteur extractif.
Cette mesure, proposée initialement en 2024 dans le cadre de la réforme de la loi sur les mines et les minéraux, entre en vigueur depuis le 1er octobre 2025. Jusqu’à présent, la législation accordait au gouvernement le droit d’acquérir jusqu’à 15 % du capital dans tout projet minier, avec des dispositions spécifiques lui permettant d’obtenir une part plus importante dans les projets liés au diamant, ressource emblématique du pays.
En introduisant cette exigence de participation locale, le gouvernement souhaite accroître les retombées économiques nationales et favoriser l’inclusion des investisseurs botswanais dans un secteur historiquement dominé par les multinationales. Le ministère souligne également que la réforme entend stimuler la création de valeur ajoutée locale, notamment à travers le développement d’activités de transformation et de services miniers sur le territoire.
Outre la redistribution du capital, la nouvelle réglementation impose aux compagnies minières de constituer des fonds de réhabilitation environnementale, afin de garantir la restauration des sites après exploitation.
Lors des débats parlementaires précédant l’adoption du texte, l’ancien ministre des Mines avait précisé que les fonds de pension nationaux pourraient être mobilisés pour permettre aux investisseurs locaux de financer l’achat de participations dans les nouvelles concessions.
Riche en ressources naturelles, le Botswana demeure le premier producteur mondial de diamants en valeur et s’impose désormais comme un nouvel acteur majeur du cuivre en Afrique australe. Avec cette réforme, Gaborone affirme sa volonté de mieux partager les bénéfices du secteur minier et de consolider sa souveraineté économique face aux fluctuations du marché mondial des matières premières.