À mesure que le commerce africain s’intensifie, l’Afrique centrale s’impose comme un maillon clé des échanges mondiaux. Au cœur de cette dynamique, le Cameroun se distingue par la modernisation de ses ports, l’essor du fret aérien et le renforcement de la sécurité maritime. Des enjeux mis en lumière lors de l’Africa Day 2025 à Sciences Po Paris, où experts et acteurs économiques ont souligné que la compétitivité du pays dépendra de sa capacité à conjuguer innovation, ancrage local et fiabilité.
Les ports et aéroports camerounais au cœur des échanges
Le 4 octobre, PortSec, entreprise spécialisée dans la sécurisation des infrastructures critiques, participait à la seconde édition de l’Africa Day, un rendez-vous international consacré aux réussites africaines. À travers un panel consacré aux carrières dans les infrastructures et la Talent Fair, un salon de recrutement et d’échanges entre entreprises et étudiants, l’entreprise a partagé son expérience en matière de sécurisation des ports et des aéroports, soulignant l’importance d’un modèle africain de la sécurité, fondé sur la formation et l’innovation.
Lors du panel consacré aux carrières dans les infrastructures, les échanges ont porté sur les leviers essentiels de la compétitivité logistique en Afrique. « L’infrastructure n’est pas seulement une question d’ingénierie, c’est une question de confiance. Quand un port ou un aéroport est sécurisé, c’est toute la chaîne économique qui devient plus efficace », a rappelé Tzafir Tzvi, directeur général de PortSec, aux côtés de Serge Agnero, Regional Managing Director Africa Global Logistics. Tous deux ont souligné un constat clair : la compétitivité logistique du continent repose désormais autant sur la sécurité que sur la modernisation.
L’entreprise, spécialisée dans la sécurisation des infrastructures critiques, s’est imposée au fil des années comme un acteur clé en Afrique centrale. Sa présence à Paris illustre une tendance de fond : la sécurité n’est plus un sujet périphérique, mais un pilier de la croissance africaine, condition essentielle pour attirer les investissements et assurer la fluidité des échanges.
La sécurité, pilier de la performance logistique du Cameroun
Au cœur de cette transformation, le Cameroun s’affirme comme un maillon stratégique des échanges régionaux.
Le port de Douala, qui concentre près de 70 % du commerce extérieur du pays, joue un rôle vital pour le Tchad et la Centrafrique. Le gouvernement y a engagé la construction d’un terminal vrac de 1 000 mètres de quai pour un coût de 282 milliards FCFA, afin de fluidifier les flux et d’atteindre les standards internationaux.
Plus au sud, le port en eau profonde de Kribi complète ce dispositif : en juin 2025, CEVA Logistics, opérateur mondial basé en France, a lancé la construction d’un hub de 30 000 m² pour le stockage et l’exportation des produits agricoles et miniers, renforçant ainsi le positionnement du Cameroun comme corridor logistique du Golfe de Guinée.
Le secteur aérien accompagne cette dynamique. En 2024, les aéroports du pays ont accueilli 1,77 million de passagers, en hausse de 5,6 %, et le fret aérien a progressé de 9,4 %, selon l’IATA, confirmant la montée en puissance du pays dans les échanges régionaux et internationaux.
Cette interconnexion entre infrastructures maritimes et aériennes s’accompagne d’une priorité croissante : la sécurité. Le Golfe de Guinée reste l’une des zones les plus exposées à la criminalité maritime, représentant près de 30 % des incidents mondiaux en 2023, selon le MICA Center.
Pour Tzafir Tzvi, « la réussite du Cameroun tient à sa capacité à relier la technologie à l’humain, à adapter les systèmes internationaux aux réalités locales et à former des équipes capables d’assurer leur pérennité ».
Une vision partagée par de nombreux acteurs présents à l’Africa Day : sécuriser les flux n’est pas un coût, mais une condition de confiance et de compétitivité.
La participation de PortSec à la Talent Fair, où ses équipes ont échangé avec des étudiants et jeunes diplômés sur les métiers de la sécurité et des infrastructures, a illustré cette démarche. Elle symbolise un message fort : l’avenir logistique du continent reposera sur des infrastructures modernes, interconnectées et sûres, mais aussi sur les compétences humaines capables de les faire fonctionner et de les pérenniser.