Le président Emmanuel Macron a annoncé, le 22 septembre 2025 à New York, la reconnaissance officielle de l’État de Palestine par la France, lors de son discours devant la 80ᵉ Assemblée générale des Nations unies. « Je déclare que la France reconnaît aujourd’hui l’État de Palestine », a-t-il déclaré, ajoutant que cette décision « n’enlève rien aux droits du peuple israélien ». Le chef de l’État a précisé que « le peuple palestinien n’est pas un peuple en trop » et a appelé à « libérer les otages détenus par le Hamas » et à « terminer la guerre », affirmant que « rien ne justifie plus la guerre à Gaza ». Dans le sillage de Paris, une dizaine de pays devraient reconnaitre la Palestine. Il s’agit de l’Andorre, de l’Australie, de la Belgique, du Canada, du Luxembourg, du Portugal, de Malte, du Royaume-Uni et de Saint-Marin .
Cette reconnaissance française avait été annoncée dès le 24 juillet 2025 mais avait été reportée. La France rejoint ainsi la majorité des pays membres de l’ONU, puisque 145 États sur 193 reconnaissent déjà la Palestine, dont plusieurs pays européens tels que la Suède, l’Espagne, l’Irlande, la Norvège et la Slovénie. Paris conditionne toutefois l’ouverture d’une ambassade à la libération des otages et à l’instauration d’un cessez-le-feu durable.
La réaction israélienne a été immédiate et très critique. Le gouvernement de Benjamin Netanyahou a dénoncé une « récompense donnée au terrorisme » et rappelé son ambassadeur à Paris pour consultations. Pour Israël, cette décision française risque de compliquer davantage toute perspective de négociation et d’encourager le Hamas.
Les États-Unis ont exprimé leurs réserves, estimant qu’une reconnaissance unilatérale de la Palestine est « prématurée » et qu’elle doit s’inscrire dans le cadre d’un processus de paix négocié. Londres, pour sa part, a salué la décision française tout en précisant que le Royaume-Uni ne reconnaîtrait pas pour l’instant l’État de Palestine, préférant attendre un contexte politique jugé « plus propice ».
L’Autorité palestinienne a, de son côté, salué une décision « historique » et « courageuse », conforme aux résolutions des Nations unies et au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Mahmoud Abbas a affirmé que cette reconnaissance renforçait la légitimité internationale de la cause palestinienne et constituait « une étape majeure vers la solution à deux États ».
Dans le monde arabe, la décision française a été largement accueillie avec satisfaction. La Ligue arabe a salué « un acte de justice attendu », tandis que plusieurs capitales, dont Riyad, Le Caire, Amman et Rabat, ont exprimé leur appui à Paris. Pour ces pays, cette reconnaissance constitue un signal politique fort qui doit encourager d’autres États occidentaux à emboîter le pas.
L’Arabie saoudite a vu dans la décision française une confirmation de la pertinence de son initiative de paix, réaffirmant son engagement en faveur de la solution à deux États. Le Qatar a salué « une avancée importante », en appelant à une mobilisation internationale plus large pour mettre fin à la guerre à Gaza. L’Iran, de son côté, a salué la reconnaissance tout en appelant Paris à « aller plus loin » en exerçant une pression directe sur Israël, soulignant que la simple reconnaissance ne saurait suffire sans sanctions ni garanties concrètes.

