Le marché africain de l’affacturage poursuit sa dynamique de croissance avec un volume d’opérations en hausse de 1,3 %, passant de 47 481 millions d’euros en 2023 à 50 270 millions d’euros en 2024, selon Factors Chain International (FCI), une organisation faîtière regroupant des sociétés d’affacturage à travers le monde. Qui présentait son rapport le 7 septembre 2025 à Alger (Algérie).
Nouvel outil en vogue dans les Etats notamment en raison d’une législation qui évolue, ce mode de financement constitue un levier stratégique pour les entreprises, notamment les PME, en leur offrant une solution de liquidité rapide via la cession de leurs créances commerciales. L’affacturage se décline en deux principales formes : avec recours, où le vendeur supporte le risque d’impayé, et sans recours, où ce risque est transféré à l’affactureur.
Sur le plan normatif, la Convention d’UNIDROIT de 1988 constitue la référence en matière de définition de l’affacturage. Elle établit qu’il s’agit d’un contrat par lequel un vendeur cède ses créances à un affactureur qui, en contrepartie, assure au moins deux services parmi le financement, le recouvrement, la gestion des comptes clients ou la protection contre le risque d’insolvabilité. L’affacturage peut être national, lorsque les parties sont situées dans le même pays, ou international, impliquant des acteurs basés dans différents États. Cette distinction prend toute son importance dans un contexte africain où les échanges transfrontaliers connaissent une forte expansion grâce à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Malgré la progression des volumes, le développement du secteur se heurte à plusieurs obstacles structurels. Parmi eux figurent le faible niveau de connaissance et de sensibilisation des entreprises au produit, le déficit de compétences techniques dans les institutions financières, ainsi que l’absence d’un cadre juridique et réglementaire robuste dans de nombreux pays. L’insuffisance des bureaux de crédit et des données fiables sur la solvabilité des acheteurs complexifie l’évaluation du risque et limite la confiance des affactureurs.
Enfin, l’accès à l’assurance-crédit pour les transactions d’affacturage demeure un enjeu majeur. Sans cette couverture, les facteurs sont exposés à un risque accru d’impayés, ce qui peut freiner leur capacité à proposer des solutions sans recours, pourtant essentielles pour sécuriser les flux financiers des exportateurs. Pour soutenir la croissance de l’affacturage en Afrique, il devient donc impératif d’améliorer les infrastructures financières et réglementaires, de renforcer la transparence sur la solvabilité des acheteurs et de développer des mécanismes de partage du risque adaptés aux réalités du continent.