Dans le cadre de la remise en service de la raffinerie de la Société nationale de raffinage (Sonara) d’ici 2027, le 13 août 2025, le conseil d’administration de cette société publique a adopté le Plan d’accélération des mesures de restructuration et de réhabilitation pour la reprise du raffinage sous 24 mois (PARRAS 24). Le communiqué final ayant sanctionné les travaux de ce conclave renseigne que « PARRAS 24 est conçu pour relancer la Sonara dans ses fonctions essentielles et garantir la continuité de l’approvisionnement en produits pétroliers ».
Dans le détail, le PARRAS 24 se projette d’abord sur le plan financier avec en vue « la recapitalisation des fonds propres et la mise en place de partenariats pour financer la réhabilitation et la reprise rapide de la production ». Même si le communiqué final ne donne aucun détail sur la forme (rachat de dette ou injection de nouveaux fonds) de cette recapitalisation. Le moins que l’on puisse dire est qu’on se souvient qu’en juin 2025, une délégation conjointe d’UBAF, ING et Mauritius Commercial Bank avait proposé un financement potentiel pour soutenir ce plan de réhabilitation.
Le PARRAS 24 évoque également les aspects techniques qui se focalisent sur la remise en état des installations dans leur configuration avant l’incendie de mai 2019, qui avait gravement endommagé une partie de la raffinerie. Via son plan de réhabilitation, la Sonara entend aussi « mettre en œuvre un plan de gestion des effectifs visant à renforcer les compétences de ses ressources humaines et à préparer l’entreprise à sa reprise d’activité ».
Fort endettement
Si aucune information ne filtre sur le coût du PARRAS 24, il est constant que la Sonara est fortement endettée depuis l’incident de mai 2019. En effet, à date, les banques commerciales réclament un encours de 261 milliards de FCFA (environ 466 millions USD) à la Sonara. Selon le Comité technique de réhabilitation des entreprises publiques (CTR), dans son rapport de 2023, qui publie ces chiffres, « cette dette a été rééchelonnée sur 10 ans depuis 2021 avec un taux d’intérêt de 5,5% ».
Les mêmes sources révèlent que l’entreprise doit également un total de 227,5 milliards de FCFA (406,2 millions USD) aux traders pétroliers. Soit 185 milliards de FCFA (330 millions USD) à Vitol, 8,5 milliards de FCFA (15,2 millions USD) à PSTV, 14 milliards de FCFA (25 millions USD) à Trafigura et 20 milliards de FCFA (36 millions USD) à Mercuria Energy. Pour rembourser ces créances, depuis 2022, l’Etat a mis en place un mécanisme qui consiste à prélever 47,8 FCFA sur chaque litre de carburant vendu à la pompe.
Pour rappel, le PARRAS 24 intervient dans un contexte où la Société nationale des hydrocarbures (SNH), l’un des actionnaires de la Sonara, vient de lancer un projet de construction, à 115 milliards de FCFA (205 millions USD), d’une raffinerie d’une capacité de 30.000 barils par jour.