Au deuxième trimestre 2025, le taux de chômage au Maroc s’est établi à 12,8 %, enregistrant un recul de 0,3 point par rapport à la même période en 2024, selon les données du Haut-Commissariat au Plan (HCP). Cette baisse intervient malgré les effets prolongés de la sécheresse sur l’emploi rural, et s’explique par une dynamique plus favorable dans les zones urbaines, portée notamment par les secteurs du BTP et des services.
Sur un an, le marché du travail a enregistré une création nette de 5 000 emplois. Ce solde résulte d’un gain de 113 000 postes en milieu urbain, contre une perte de 107 000 emplois en zones rurales. En termes de typologie, 132 000 emplois rémunérés ont été créés, tandis que 126 000 emplois non rémunérés ont été supprimés, traduisant une évolution structurelle du marché du travail.
Des secteurs en contrastes : recul agricole, dynamisme des BTP
Le secteur de l’agriculture, forêt et pêche a subi une perte de 108 000 emplois (-4 %), conséquence directe des aléas climatiques. À l’inverse, le secteur du BTP s’est distingué par une croissance de 6 %, générant 74 000 postes, répartis entre 45 000 en milieu urbain et 29 000 en milieu rural. Le secteur des services a enregistré 35 000 créations nettes d’emplois (+1 %), tandis que l’industrie a progressé plus modestement, avec 2 000 emplois supplémentaires, en raison d’une progression urbaine (+10 000) compensée par des pertes rurales (-8 000).
Le nombre total de chômeurs s’élève à 1,595 million, soit une baisse de 38 000 personnes en un an, dont 33 000 en zones rurales et 5 000 en zones urbaines. Le taux de chômage a ainsi reculé de 13,1 % à 12,8 %, avec des diminutions similaires en zones urbaines (de 16,7 % à 16,4 %) et rurales (de 6,7 % à 6,2 %).
Cependant, certaines catégories restent durement touchées : le chômage des jeunes de 15 à 24 ans reste alarmant, à 35,8 % ; le chômage des femmes atteint 19,9 %, en hausse de 2,2 points ; en revanche, le chômage masculin recule à 10,8 %.
Chez les diplômés, une légère amélioration est observée, le taux de chômage passant de 19,4 % à 19 %. Des baisses plus marquées sont notées chez les titulaires de diplômes professionnels (-2,4 points à 20,8 %) et ceux de l’enseignement secondaire qualifiant (-1 point à 25,1 %).
En parallèle, le sous-emploi progresse, touchant 1,147 million de personnes, contre 1,042 million un an plus tôt. Le taux national passe de 9,5 % à 10,6 %, avec des hausses tant en milieu urbain (de 8,3 % à 9,4 %) qu’en milieu rural (de 11,6 % à 12,4 %). Cette progression est attribuée à : l’insuffisance d’heures travaillées (5,5 % contre 5,4 %) ; l’inadéquation entre emploi et formation (5 % contre 4,2 %).
Des disparités régionales marquées
Les disparités régionales restent significatives. Les taux de chômage les plus élevés sont enregistrés notamment dans les régions du Sud (25,7 %) ; l’Oriental (21,1 %) ; Fès-Meknès (16,2 %) et Casablanca-Settat (14,7 %). À l’opposé, les taux les plus faibles sont observés dans : Drâa-Tafilalet (6,4 %) ; Marrakech-Safi (7,5 %) ; Tanger-Tétouan-Al Hoceima (8,9 %).
Le secteur du BTP joue un rôle central dans la création d’emplois, stimulé par les chantiers d’infrastructures et les préparatifs d’événements majeurs comme la Coupe du Monde 2030. Toutefois, le taux de sous-emploi dans ce secteur atteint 22,2 %, contre 18,9 % un an plus tôt, ce qui pose la question de la qualité et de la stabilité des emplois créés.