Le Bénin et le Nigeria s’engagent dans une nouvelle ère de coopération économique renforcée, axée sur le commerce transfrontalier, la sécurité et la régulation douanière.
Cotonou, 2 août 2025 – Dans un communiqué conjoint publié à l’issue d’une réunion bilatérale tenue à Cotonou, les gouvernements du Bénin et du Nigeria ont annoncé un accord de relance de leur coopération commerciale, avec un accent particulier sur la fluidification des échanges au poste-frontière de Sèmè-Kraké. Ce geste marque un tournant majeur dans les relations économiques entre les deux voisins ouest-africains, longtemps marquées par des tensions liées à la fermeture unilatérale des frontières en 2019 par le Nigeria.
Objectif : fluidifier le commerce et sécuriser les frontières
Le ministre nigérian de l’Industrie, du Commerce et de l’Investissement, Doris Uzoka-Anite, et le ministre béninois de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni, ont réaffirmé leur volonté de créer un environnement commercial sécurisé, transparent et bénéfique pour les deux pays. Parmi les principales mesures convenues figurent :
- La création d’un comité technique conjoint de supervision des échanges commerciaux ;
- La régulation du passage des marchandises à la frontière de Sèmè-Kraké ;
- Le renforcement de la lutte contre la fraude douanière, la contrebande et le trafic de carburant ;
- La mutualisation des efforts de sécurité transfrontalière, notamment par le partage d’informations et la formation conjointe des agents.
Un partenariat stratégique dans le cadre de la CEDEAO et de la ZLECAf
Ce rapprochement s’inscrit pleinement dans les objectifs de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui visent à faciliter les échanges intra-africains et à construire un marché commun compétitif.
Le Nigeria, première puissance économique du continent avec plus de 220 millions d’habitants, cherche à renforcer le contrôle de ses flux commerciaux. De son côté, le Bénin entend redynamiser le port autonome de Cotonou, dont une part importante des activités repose sur le transit vers le Nigeria.
Un test pour l’intégration régionale
Au-delà des annonces politiques, la réussite de cette relance dépendra de la mise en œuvre effective des engagements. Le défi principal réside dans la coordination entre les administrations douanières, les forces de sécurité et les acteurs logistiques, dans un contexte régional encore marqué par l’insécurité et les flux informels.
La réouverture dynamique de la coopération entre Cotonou et Abuja pourrait servir de modèle pour d’autres corridors ouest-africains, à condition de traduire les intentions en actions concrètes, notamment en matière de digitalisation des procédures douanières et de transparence.