L’agence de notation Fitch a relevé, ce lundi 16 juin, la note de défaut émetteur à long terme en devises étrangères (IDR) du Ghana, passant de « Défaut restreint » (RD) à « B- », avec une perspective stable. Cette décision reflète, selon Fitch, la normalisation des relations entre le Ghana et une majorité significative de ses créanciers commerciaux extérieurs.
Par ailleurs, l’agence anticipe un redressement progressif de la capacité du pays à honorer ses engagements en devises. Ainsi, le service de la dette libellée en devises étrangères, y compris les obligations nationales en dollars américains, devrait atteindre 1,2 % du PIB (soit 1,2 milliard USD) en 2025, puis 1,4 % (1,9 milliard USD) en 2026. Ces prévisions reposent sur l’hypothèse d’une restructuration complète de la dette restante au cours de l’année 2025. Les paiements d’intérêts sur cette dette représenteraient respectivement 0,5 % du PIB en 2025 et 0,4 % en 2026.
En ce qui concerne la dette en monnaie locale (hors refinancement des bons du Trésor), Fitch prévoit qu’elle mobilisera environ 3,8 % du PIB en 2025 et 3,9 % en 2026, dont une grande majorité sera consacrée aux paiements d’intérêts (3,6 % et 3,7 % respectivement). Par conséquent, le ratio intérêts/revenus devrait rester globalement stable, à 26 % en 2025 et 2026, après avoir chuté depuis un pic de 48 % en 2021.
Sur le plan externe, l’excédent du compte courant, qui devrait culminer à 4,3 % du PIB en 2024, se réduirait à 1,1 % en 2026. Cette évolution s’explique par une hausse anticipée des importations, soutenue par la croissance économique, ainsi que par une baisse attendue des prix des principales exportations du pays.
Parallèlement, l’inflation devrait décélérer progressivement, passant de 23 % en 2024 à 15 % en 2025, puis à 10 % en 2026. Cette tendance serait soutenue par l’appréciation du cedi depuis avril 2025, le maintien d’une politique monétaire rigoureuse et les efforts d’assainissement budgétaire.
S’agissant de la croissance économique, elle resterait dynamique, avec une progression attendue de 4 % en 2025 et 4,5 % en 2026. Ce dynamisme serait porté par la reprise du secteur agricole, notamment après plusieurs années de baisse de la production de cacao, et par la poursuite de l’expansion des secteurs industriels et des services.
Toutefois, Fitch alerte sur plusieurs risques susceptibles, individuellement ou combinés, d’entraîner une action négative sur la notation du Ghana. Parmi les facteurs identifiés figurent de nouvelles tensions sur la liquidité, une perte de confiance dans la capacité de l’État à refinancer ses échéances à court et moyen terme, ainsi que des pressions accrues sur la liquidité extérieure. Cette dernière pourrait notamment se traduire par une baisse des réserves internationales, en cas de creusement du déficit du compte courant.