L’Arabie saoudite a annoncé dimanche qu’elle réagirait à toute « menace » à son encontre, alors que son marché boursier s’effondrait à la suite de l’avertissement du président américain, Donald Trump, de « punition sévère » suite à la disparition du journaliste Jamal Khashoggi, collaborateur du Washington Post, présumé assassiné dans les locaux de l’ambassade saoudienne en Turquie.
La Bourse de Riyad a chuté dimanche de 7% en début de séance et-ce suite aux menaces du président américain. Il s’agit de la plus forte chute de la place financière saoudienne depuis décembre 2014. Quelque 182 de ses 186 actions inscrites ont enregistré des pertes en début de l’après-midi du dimanche. Le marché a compensé une partie des pertes, clôturant à la baisse de 3,5% pour la journée.
Le journaliste n’a plus été revu depuis qu’il était entré au consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul le 2 octobre. Les autorités turcs craignent que des agents saoudiens aient tué et démembré Khashoggi après son entrée au consulat. Le royaume a qualifié les allégations de « sans fondement », sans toutefois fourni une preuve que le journaliste a bien quitté le consultat.
Depuis, les pressions et les condamnations se suivent. Le forum d’investissement que le royaume prévoyait d’organiser prochainement sous le nom de « Davos dans le désert » connaît une série d’annulations. Dans une interview parue ce dimanche, Trump a déclaré dans l’émission « 60 minutes » de CBS que les conséquences d’une implication de l’Arabie saoudite seraient « graves ». C’est toute la stratégie agressive du réformateur prince héritier Mohamed Bin Salman (MBS) qui est menacée par cette affaire digne des carnets rouges du KGB.