Par Albert Savana
En Conférence de presse, le 5 mars, le maire de Dakar, Khalifa Sall, a fondu en larmes. L’édile réagissait aux accusations de manquements dans sa gestion de la caisse d’avance, ce vieux procédé qui fonctionne depuis 1920 comme une sorte de caisse noire destinée aux urgences sociales et laissé de fait à la discrétion du maire.
«Je ne justifierai pas l’utilisation de ces caisses et aucun maire qui m’a précédé ne l’a fait. Je ne le ferai donc pas. Je refuse», scande Khalifa Sall.
Le procureur Bassirou Gueye n’est pas de cet avis. S’exprimant vendredi 3 mars dans une conférence de presse, le maître des poursuites qui, au passage, se défend de toute motivation politique, demande au maire de se justifier sur un montant de 1,8 milliard de FCFA (2,8 millions d’euros) sur la base d’un rapport transmis par l’Inspection Générale d’Etat.
Le dossier a été transmis au parquet. Le maire élu en 2009 devrait être entendu lundi 6 mars par un juge d’instruction aux motifs de « détournement de deniers publics, faux et usage de faux » selon les termes du procureur. Déjà entendu par la Division des Investigations Criminelles (DIC), le 22 février, le maire s’arc-boute pour le moment sur les motivations cachées derrière cette procédure..