
Les statistiques et les professionnels de l’économie et des finances l’ont dit tout haut, la corruption a augmenté depuis la révolution en Tunisie. A entendre cette information, on pense généralement à des pots de vins ou des arrangements dans des cercles privés ou des marchés sans grande influence sur l’économie nationale et qui peuvent exister un peu partout dans le monde. Loin s’en faut quand on sait qu’il s’agit de la bourse des valeurs immobilières de Tunis (BVMT), accusée de mauvaise gestion et de dépassements.
C’est le syndicat de la BVMT qui a jeté un pavé dans la mare en réclamant le départ du Président Directeur Général, du Directeur Général adjoint et du secrétaire général de la BVMT accusés ouvertement de mauvaise gestion à commencer par l’absence des moyens de contrôle, d’audit et de commission pour les marchés publics.
Mais il n’y a pas que ça, le syndicat a réclamé la mise en place d’une commission de suivi des projets qui a été royalement ignorée par l’Administration de la bourse à la suite de soupçons de corruption relatifs à un appel d’offre émanant de la bourse et, selon les sources syndicales, remporté par la personne qui aconçu, fait et défini le cahier de charges. Cela c’est reproduit, selon le syndicat, à deux reprises: une fois pour le remodelage du site de la BVMT et une autre fois lors du salon ‘Investia’ en 2012.
Le syndicat souligne également que plusieurs dossiers ont été traités de façon discrétionnaire.
En réponse à ses accusations, une source responsable de la bourse des valeurs a indiqué que si des malversations ou une mauvaise gestion ont été constatés c’est au ministre des Finances d’intervenir, précisant que les autorisations des opérations en bourse sont avalisées par un conseil d’administration où siège un commissaire du gouvernement qui doit rédiger un rapport au ministre des Finances. Ce dernier doit réagir s’il constate des écarts de conduite.
Le problème pour les syndicalistes c’est que si tout ce bon monde qui gère la bourse des valeurs et a en charge les finances de l’Etat appartenait à la Troika au pouvoir (coalition tripartite qui dispose de la majorité à l’assemblée nationale constituante et au gouvernement, formée par le parti islamiste Ennahdha, et deux autres partis laïcs, de moindre importance). C’est donc le principe de la transparence qui est alors en jeu.
Toujours est-il que le syndicat de la bourse et la fédération syndicale des banques et des établissements financiers menacent de faire grève et de durcir éventuellement leur mouvement de protestation si les trois principaux dirigeants de la bourse ne partent pas.