À Dakar, le samedi 13 décembre 2025, la cérémonie de clôture du cinquantenaire de la SONACOS a pris une dimension particulière lorsque son Directeur général, El Hadj Ndane Diagne, a livré un discours dense, solennel et stratégique. Alors que la filière arachidière fait face à une concurrence étrangère accrue, à la volatilité des prix et au débat sensible autour de la taxe à l’exportation, le patron de la Société nationale des Oléagineux du Sénégal a rappelé le rôle vital de l’entreprise dans la souveraineté alimentaire et dans la vie de millions de ruraux.
Cette dernière étape, après Louga, Diourbel, Kaolack et Ziguinchor, a mis en lumière le caractère profondément national de ce cinquantenaire. « La SONACOS n’est pas une simple entreprise, c’est un patrimoine national », a souligné El Hadj Ndane Diagne, rendant hommage aux pionniers, aux anciens et aux victimes du tragique incident de 1992. Cinquante années d’histoire industrielle, d’engagement rural et de résilience collective ont façonné cette institution au cœur de l’économie sénégalaise.
Dans un marché de l’arachide traversé par de fortes tensions, la taxe dite « vertueuse » sur les exportations de graines, destinée à encourager la transformation locale, suscite un débat économique majeur. Si elle vise à sécuriser l’approvisionnement des industriels nationaux, elle doit impérativement être accompagnée d’un prix bord-champ équitable pour les paysans, afin de ne pas fragiliser leur revenu lorsque les acheteurs étrangers proposent des prix plus élevés. La fixation du prix reste ainsi l’un des nœuds centraux d’une équation où se croisent souveraineté agricole, attractivité du marché et intérêts des producteurs.
Pour le DG, la clé réside dans le maintien d’un champion national robuste, capable d’absorber la production, de stabiliser les prix et de protéger la filière face aux fluctuations extérieures. « La SONACOS a été, est encore, et doit rester un champion industriel sénégalais », a-t-il martelé. Dans ce sens, il a insisté sur l’application rapide et intégrale des 14 mesures issues du dernier Conseil interministériel, essentielles pour moderniser les usines, renforcer la compétitivité, valoriser la production locale et soutenir durablement le monde rural.
El Hadj Ndane Diagne a également lancé un appel vibrant aux travailleurs, « âme de l’entreprise », les exhortant à l’unité, à la discipline et à la cohésion. Aux paysans, premiers partenaires de la SONACOS, il a exprimé gratitude et respect : leur travail et leur savoir-faire demeurent au fondement même de la filière. Aux consommateurs, il a adressé un message citoyen clair : soutenir l’industrie nationale en choisissant l’huile locale.
L’impact économique de la SONACOS dépasse ses murs : partout où elle s’implante, elle génère des emplois directs et indirects, stimule le commerce, la logistique, les services et irrigue les économies locales. « Là où la SONACOS s’installe, c’est tout un territoire qui se développe », a résumé son Directeur général.
Alors que la Vision Sénégal 2050 place la souveraineté alimentaire au centre de l’action publique, El Hadj Ndane Diagne projette les cinquante prochaines années sous le signe de trois valeurs cardinales : intégrité, performance et responsabilité. Avec l’engagement des travailleurs, des producteurs et de l’État, il promet une SONACOS « plus forte, plus moderne, plus compétitive et plus sénégalaise que jamais ».

