Selon le rapport 2024 de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC), les 55 banques commerciales opérant dans les six pays (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) ont réalisé des bénéfices de 449,8 milliards de FCFA (environ 805 millions USD). Ce qui représente une hausse de 12,6% en glissement annuel.
Le gendarme financier de la CEMAC indique dans son rapport que cette progression du résultat net des banques traduit leur capacité à dégager des marges. Pour la COBAC, cette performance, réalisée dans un environnement marqué par des risques structurels, s’explique par les activités de trésorerie et les opérations sur titres.
Seulement, note la COBAC, « ces performances s’accompagnent toutefois de vulnérabilités persistantes ». Dans ce registre, le rapport révèle que « les créances en souffrance atteignent 2.024 milliards de FCFA, en hausse de 7,7%, soit un taux élevé de 16,2% ». Ce qui pousse les milieux financiers à s’interroger sur la qualité du portefeuille de crédits et sur la capacité du système bancaire à soutenir durablement le financement de l’économie réelle dans la zone CEMAC.
Pour rappel, au cours de la période sous revue, le total du bilan agrégé du secteur bancaire de la CEMAC s’est chiffré à 24.967 milliards de FCFA (près de 45 milliards USD). Soit une hausse de 11,5% par rapport à l’exercice 2023. La COBAC relève que « cette dynamique est portée par une hausse des dépôts de la clientèle, qui s’établissent à 17.995 milliards de FCFA (32,2 milliards USD), soit une progression de 8,2% en glissement annuel, la même tendance haussière s’observant pour les crédits bruts à l’économie, estimés à 12.501 milliards de FCFA (22,36 milliards USD), représentant une hausse de 6,5% par rapport à 2023. Selon le gendarme financier de la CEMAC, cet écart l’épargne et le crédit traduit la prudence observée dans l’intermédiation bancaire dans la sous-région.

