La 14ᵉ édition des Atlantic Dialogues, organisée par le Policy Center for the New South (PCNS) du 11 au 13 décembre à Rabat, s’est achevée après trois journées de discussions stratégiques réunissant plus de 300 responsables publics, acteurs économiques, chercheurs et experts internationaux. Placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le forum s’est imposé comme un espace majeur de concertation sur les transformations profondes du bassin atlantique.
Un forum tourné vers l’action dans un monde fragmenté
Dans un contexte international marqué par l’instabilité géopolitique, la remise en question du multilatéralisme et l’accélération des transitions climatiques et technologiques, cette édition a cherché, selon ses organisateurs, à dépasser l’analyse des crises pour explorer des réponses opérationnelles. Les débats ont porté sur des thématiques structurantes, allant de la gouvernance démocratique aux réalignements géoéconomiques, en passant par la sécurité, l’énergie, le numérique et la mobilité.
L’ouverture de la conférence a été marquée par la publication de la 12ᵉ édition du rapport Atlantic Currents, fruit des contributions de 42 experts internationaux. Le document dresse un panorama des évolutions politiques, économiques et sociales affectant l’espace atlantique, en mettant un accent particulier sur le rôle croissant du Sud global, la gestion des ressources naturelles et les capacités de résilience des États.
Le Sud global au cœur des recompositions
Intervenant lors des travaux, le président du PCNS, Karim El Aynaoui, a insisté sur la nécessité de préserver des cadres de dialogue ouverts et pragmatiques. Selon lui, la recomposition de l’ordre international confère aux régions et aux ensembles régionaux une importance accrue. Il a souligné que les pays du Sud ne peuvent plus être considérés comme des acteurs périphériques, mais comme des parties prenantes à part entière des dynamiques mondiales, appelées à peser davantage sur les processus décisionnels internationaux.
Les premières sessions ont également mis en lumière le rôle croissant de l’Afrique dans la définition des normes et des priorités globales, tout en pointant les limites des mécanismes multilatéraux actuels. Plusieurs intervenants ont plaidé pour des formes de coopération plus souples et plus inclusives, notamment dans les domaines stratégiques de l’énergie, du commerce, des technologies numériques et de la sécurité alimentaire.
Perspectives et continuité
En clôture, les organisateurs ont rappelé que les Atlantic Dialogues ne se limitent pas à un exercice intellectuel, mais visent à alimenter des politiques publiques, des partenariats économiques et des initiatives concrètes. À travers cette 14ᵉ édition, le PCNS réaffirme son ambition de faire de Rabat un carrefour durable du dialogue stratégique atlantique, capable d’anticiper les mutations globales et de favoriser des réponses collectives adaptées aux réalités contemporaines.

