Le marché régional de la dette de l’UEMOA a jusqu’ici réussi à absorber la forte montée des émissions sénégalaises consécutive à la suspension, l’an dernier, du programme de 1,8 milliard de dollars du FMI, indique un nouveau rapport de S&P Global Ratings publié ce 8 décembre 2025.
Selon l’agence, le Sénégal demeure de loin le plus important émetteur de la zone, représentant environ 31 % des émissions nettes en 2025, contre 12 % un an plus tôt, en raison d’un déficit budgétaire estimé à 2 100 milliards FCFA (9,7 % du PIB). Mais la pression sur le marché régional est partiellement contenue par la diversification des autres États membres, qui se tournent davantage vers des financements extérieurs — commerciaux comme concessionnels — offrant des maturités plus longues et un coût moyen de la dette plus bas qu’au sein de l’UEMOA.
« Le Sénégal restera l’un des plus grands émetteurs de la zone dans les années à venir, mais la diversification des autres États crée davantage d’espace pour ses émissions », souligne Hugo Soubrier, analyste de S&P. La détente progressive de la politique monétaire régionale contribue également à améliorer la liquidité du marché.
Alors que Dakar et le FMI devraient intensifier leurs discussions dans les prochaines semaines, la conclusion d’un nouveau programme non conditionné à une restructuration de la dette pourrait rouvrir l’accès à des financements multilatéraux et bilatéraux — notamment de la France ou du Groupe Banque mondiale — atténuant encore les tensions sur le marché obligataire régional.
