Ce lundi 8 décembre, Alassane Ouattara s’apprête à entamer son nouveau mandat sous le regard d’une communauté internationale présente en nombre. Cette affluence, rare pour une investiture, témoigne de la place singulière qu’occupe aujourd’hui la Côte d’Ivoire sur la scène continentale. Portée par un dynamisme économique soutenu et une diplomatie active, multipliant sommets et partenariats, Abidjan s’est imposée au fil des années comme l’une des principales capitales diplomatiques d’Afrique.
Réélu dès le premier tour le 25 octobre, le chef de l’État ivoirien entame ce nouveau mandat conformément au calendrier fixé par la Constitution, qui prévoit une investiture le deuxième lundi de décembre.
La cérémonie sera organisée en audience publique sur l’esplanade de la présidence, un espace choisi pour sa sobriété et sa capacité limitée à 1 200 invités. Le chef de l’État a écarté les sites habituels des grands rassemblements pour un format volontairement resserré. Le protocole reste inchangé : prestation de serment du Président sur la Constitution, suivie de l’allocution de la Présidente du Conseil constitutionnel, puis discours à la Nation, au cours duquel Alassane Ouattara devrait tracer les priorités de son nouveau quinquennat. La cérémonie sera conclue par les honneurs militaires.
Cette investiture intervient alors que le pays prépare déjà les élections législatives du 27 décembre. Elles marqueront la fin d’un cycle électoral et le lancement d’une nouvelle phase politique, sur fond de stabilité institutionnelle.
Affluence inédite : la diplomatie ivoirienne en pleine démonstration
Au-delà de son volet protocolaire, l’investiture de ce lundi 8 décembre prend une dimension continentale inhabituelle. La dizaine de présidents africains ayant confirmé leur présence à Abidjan souligne la place occupée par la Côte d’Ivoire dans l’espace ouest-africain et au-delà.
Sont notamment attendus : Ismaël Omar Guelleh (Djibouti), Denis Sassou Nguesso (Congo), Brice Clotaire Oligui Nguema (Gabon), Bassirou Diomaye Faye (Sénégal), Joseph Boakaï (Liberia), John Dramani Mahama (Ghana), Mohamed Ould El-Ghazaouani (Mauritanie), Julius Maada Bio (Sierra Leone) et João Lourenço (Angola). Faure Gnassingbé, président du Togo, devrait également faire le déplacement.
Un point d’attention particulier porte sur une venue encore en suspens : celle de l’ancien président sénégalais Macky Sall.
Les partenaires internationaux de la Côte d’Ivoire seront également représentés. La France a dépêché à Abidjan la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, mandatée par le président Emmanuel Macron. Les États-Unis pourraient eux aussi envoyer une délégation de haut niveau : le nom de Massad Boulos, conseiller spécial pour l’Afrique du président Donald Trump, circule, même si sa présence n’a pas encore été confirmée.
La cérémonie réunira aussi des représentants d’organisations internationales, à l’image de la secrétaire générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, ainsi que de la vice-présidente du Bénin, Mariam Chabi Talata, et du vice-président du Nigeria, Kashim Shettima. La présence de Nana Akufo-Addo, ancien président ghanéen, ajoutera une tonalité politique supplémentaire à l’ensemble.

