Les 3 et 4 novembre 2025, Casablanca deviendra le centre de gravité de la finance africaine. Pour sa cinquième édition, l’Africa Financial Summit (AFIS) aligne une affiche impressionnante : ministres des Finances, gouverneurs de banques centrales, patrons de groupes bancaires et investisseurs institutionnels. L’événement s’annonce comme le grand rendez-vous des décideurs qui pensent — et façonnent — la souveraineté financière du continent.
Une scène où se croisent politiques et stratèges financiers
Au premier rang, les grands argentiers du continent. Le Maroc sera représenté par Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des Finances, et Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib, symbole d’une stabilité monétaire saluée. À leurs côtés, Jean-Claude Kassi Brou, gouverneur de la BCEAO, et Johnson P. Asiama, son homologue de la Bank of Ghana, aborderont la coordination des politiques monétaires dans un contexte d’inflation et de volatilité mondiale.
Le Sénégal sera représenté par Cheikh Diba, ministre des Finances et du Budget, tandis que Christian Yoka, ministre des Finances du Congo, défendra la résilience budgétaire dans les économies dépendantes des matières premières. Un casting politique qui traduit la volonté d’arrimer la discussion financière aux réalités macroéconomiques africaines.
Les grandes institutions au cœur du jeu
Côté institutions de développement, Makhtar Diop, directeur général de la SFI (IFC), viendra plaider pour une mobilisation accrue du capital privé africain. À ses côtés, Serge Ekué, président de la BOAD, et Heike Harmgart, directrice générale Afrique subsaharienne de la BERD, défendront la modernisation des instruments de financement et la montée en puissance des banques régionales de développement.
Tous partagent un même credo : il est temps que l’Afrique finance son développement par ses propres leviers — retraites, assurances, fonds souverains et marchés domestiques — plutôt que de dépendre du capital extérieur.
Les patrons des grandes banques montent au créneau
L’édition 2025 sera aussi marquée par une forte présence du secteur privé. Jeremy Awori, CEO du groupe Ecobank, Olusegun Alebiosu, directeur général de FirstBank Group, ou encore Aigboje Aig-Imoukhuede, président du Coronation Group, viendront témoigner des dynamiques bancaires africaines et du virage digital en cours.
Jules Ngankam, patron de l’African Guarantee Fund, et Dr. George Agyekum Donkor, président de la BIDC, porteront le message d’une finance de proximité tournée vers les PME et l’investissement local. Et parmi les doyens, Jean Kacou Diagou, président du Groupe NSIA, incarnera la vision d’un capitalisme africain durable, fondé sur la croissance par la confiance.
Casablanca, vitrine du leadership marocain
Sur son propre terrain, le Maroc affiche ses ambitions de hub financier continental. Les figures clés du secteur privé seront en première ligne : Brahim Benjelloun-Touimi et Tarik Senhaji pour la Bourse de Casablanca, Abderrahim Chaffai pour l’ACAPS, Abdeslam Alaoui Smaili pour HPS, Ouafae Mriouah pour Atlantic Re, ou encore Mohamed Hassan Bensalah pour Holmarcom.
Entre banques, régulateurs et industriels, Casablanca veut montrer que la souveraineté financière africaine passe aussi par des plateformes solides, des infrastructures modernes et une intégration régionale assumée.
Un mot d’ordre : souveraineté et pragmatisme
Moins protocolaire que les précédentes éditions, AFIS 2025 se veut une agora stratégique, où l’Afrique parle d’égal à égal avec les marchés mondiaux.
« Cette édition à Casablanca incarne l’urgence de moderniser nos instruments et de mobiliser nos propres capitaux pour financer nos priorités stratégiques », confie Amir Ben Yahmed, président de l’Africa Financial Summit.
« AFIS, c’est le lieu où se conçoivent les solutions concrètes pour une croissance tirée par le secteur privé », renchérit Ethiopis Tafara, vice-président Afrique de la SFI.
Casablanca, le temps d’un sommet, se prépare à devenir la capitale d’une Afrique financière sûre d’elle-même, connectée et résolument souveraine.