La troisième réunion ordinaire du conseil des ministres de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa) pour l’année 2025 a débuté, ce lundi 6 octobre, au siège de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) à Dakar, au Sénégal. Cette session, présidée par Adama Coulibaly, ministre des Finances et du Budget de la Côte d’Ivoire et président en exercice du Conseil, se tient sur fond d’une dynamique économique régionale résiliente.
Selon l’ordre du jour, les travaux s’articuleront autour d’un agenda substantiel couvrant les domaines clés de l’intégration régionale. Au titre de l’UEMOA, les ministres examineront, entre autres, le projet de rapport d’exécution de l’assurance multilatérale pour l’exercice 2025. Ils se pencheront également sur un projet de recommandation définissant les orientations de politique économique à l’intention des États membres pour l’année 2026. Un autre point majeur à l’étude est l’institution d’une enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages au sein des États membres de l’Union.
Au titre de l’Autorité des marchés financiers (AMF-UMOA), il est prévu que le conseil procède à l’analyse et à l’approbation des comptes annuels de l’institution pour l’année 2024. Il sera également saisi d’une proposition concernant la tarification applicable aux Caisses de Dépôt et de Consignation, ainsi que d’une modification de la décision numéro CM/13/12/2011, révisé portant fixation des tarifs du conseil régional de l’épargne et des marchés financiers.
Enfin, concernant la BCEAO, les ministres donneront leur avis sur l’état et mise en œuvre des décisions relatives au renforcement de la position extérieure de l’Union.
Contexte économique régional dynamique et maîtrisé
Cette réunion intervient dans un environnement international encore marqué par des tensions géopolitiques et commerciales. Néanmoins, l’UEMOA affiche une santé économique robustes d’après les dirigeants.
En effet, indique-t-on, la croissance reste vigoureuse avec une progression du Produit Intérieur Brut (PIB) de 6,5% au deuxième trimestre 2025, après 7% au trimestre précédent. Pour l’ensemble de l’année 2025, la croissance du PIB réel est estimée à 6,3%, un niveau identique à celui de 2024. Cette performance est principalement tirée par l’accélération de la consommation des ménages et la poursuite des investissements dans les infrastructures énergétiques et de transport.
Sur le front de l’inflation, la situation s’est nettement améliorée. Le taux d’inflation en glissement annuel s’est établi à 0,6% au T2-2025, après 2,2% au trimestre précédent. Cette décrue est attribuable à une offre locale suffisante en produits vivriers, à la baisse des prix des produits énergétiques et alimentaires importés, ainsi qu’à la réduction du prix des carburants dans certains pays. L’inflation moyenne pour 2025 est projetée à 1,2%, contre 3,5% en 2024.
Les finances publiques affichent également une tendance positive. Le déficit budgétaire global de l’Union devrait se réduire, passant de 5,1% du PIB en 2024 à 3,7% en 2025, pour atteindre 3,2% en 2026. Cette consolidation budgétaire résulterait des efforts des États membres en matière de mobilisation des recettes fiscales et de maîtrise des dépenses.
Enfin, la balance des paiements extérieurs s’est améliorée, soutenue par la hausse des prix de certains produits d’exportation, l’augmentation des volumes d’exportation d’hydrocarbures et une meilleure mobilisation des ressources extérieures par les États.
Cette session du Conseil des Ministres de l’UMOA sera donc cruciale pour valider les instruments de politique économique qui permettront de consolider ces acquis et de relever les défis persistants, notamment sécuritaires, pour assurer une croissance inclusive et durable dans l’espace communautaire.