La troisième réunion du Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) pour l’année 2025 s’est ouverte ce mercredi 17 septembre à Dakar (Sénégal), sous la présidence de Jean-Claude Kassi Brou. Les travaux portent sur le rapport relatif à la politique monétaire dans l’Union, avec un examen de l’évolution récente de l’environnement économique international et interne, des perspectives de croissance et des risques à court et moyen terme.
Dans son allocution d’ouverture, le gouverneur a dressé un état des lieux de la conjoncture mondiale, soulignant les fortes incertitudes liées à l’instauration de nouveaux droits de douane entre les États-Unis et leurs partenaires commerciaux. Toutefois, il a relevé que les perspectives économiques mondiales pour 2025 et 2026 devraient s’avérer plus favorables, grâce à des accords prévoyant des tarifs effectifs moins élevés que ceux initialement envisagés.
S’agissant de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), l’activité économique est restée soutenue au deuxième trimestre 2025, avec une croissance du PIB réel de 6,5% en glissement annuel, après 7% au trimestre précédent. Pour l’ensemble de l’année, a dit l’Ivoirien, la croissance devrait atteindre 6,3%, un niveau identique à celui de 2024, portée par la vigueur de la demande ainsi que le dynamisme des secteurs pétrolier, gazier et agricole.
L’inflation a poursuivi son repli au deuxième trimestre, s’établissant à 0,6%. Cette baisse s’explique notamment par un meilleur approvisionnement des marchés locaux, la détente des prix des denrées importées et la diminution du coût des carburants à la pompe dans certains pays de l’Union.
Sur le plan extérieur, précise la BCEAO, les comptes se sont améliorés au premier semestre 2025, même si des risques persistent, en raison des incertitudes internationales susceptibles de détériorer les termes de l’échange. Par ailleurs, les conditions du marché monétaire se sont assouplies, portées par un niveau de liquidité suffisant dans le système bancaire et la récente baisse des taux directeurs.
Au cours de la réunion, les participants devront examiner en détail le rapport sur la politique monétaire de l’Union, élaboré par les services de la BCEAO. Ce document évalue l’évolution récente de l’économie et identifie les risques associés afin de proposer des mesures adaptées de politique monétaire.
L’ordre du jour prévoit également l’étude d’une demande d’admissibilité au refinancement par la BCEAO d’obligations émises par un établissement bancaire. D’autres points d’information, tels que le rapatriement des recettes d’exploitation ou la situation du système bancaire dans la zone, pourraient aussi être présentés selon l’intérêt des discussions.