En choisissant Montréal pour abriter, du 23 au 25 septembre 2025, la première édition des Journées Économiques Québec-Canada-Sénégal (JEQCS), le cercle d’affaires SE-BEC-CAN ne fait pas qu’orchestrer une rencontre de plus dans le calendrier des forums économiques internationaux. Il s’agit d’un signal fort : celui de la volonté conjointe d’Ottawa, de Québec et de Dakar de franchir une étape qualitative dans leurs relations économiques, à l’heure où l’Afrique de l’Ouest accélère son industrialisation et où la transition énergétique s’impose comme levier incontournable de compétitivité.
L’initiative s’inscrit dans un environnement international marqué par des fractures : tensions commerciales mondiales, guerre en Ukraine, instabilités au Proche-Orient, inflation persistante et reconfiguration des chaînes de valeur. Pour le Sénégal comme pour le Canada, la recherche de nouveaux partenariats constitue autant une stratégie de résilience qu’une quête d’opportunités.

Du côté sénégalais, l’Agenda « Sénégal 2050 » trace la feuille de route d’une transformation structurelle, fondée sur une croissance durable, l’investissement dans le capital humain et la compétitivité industrielle. Côté canadien et québécois, la Stratégie pour l’Afrique 2025 place le continent au cœur d’une politique commerciale renouvelée, misant sur l’innovation, les technologies propres et la sécurité économique partagée.
Le choix du thème « Industrialisation et transition énergétique : passerelles stratégiques entre le Sénégal et le Québec » illustre l’ambition d’articuler deux impératifs :
- d’une part, bâtir des chaînes de valeur régionales capables d’accroître la transformation locale des ressources africaines,
- d’autre part, accompagner la montée en puissance des énergies propres et inclusives, indispensables pour soutenir une urbanisation rapide et une croissance démographique soutenue.
Le Québec, fort de son expertise dans l’hydroélectricité, l’efficacité énergétique et l’innovation industrielle, apparaît comme un partenaire naturel. Le Sénégal, de son côté, se positionne sur le gaz naturel, les énergies renouvelables (solaire, éolien) et les infrastructures de transformation, afin de conjuguer croissance et soutenabilité.
Trois jours pour sceller des alliances
Le programme des JEQCS 2025 se veut concret :
Jour 1 : panels stratégiques sur les synergies industrielles et la transition énergétique, suivis de la signature officielle du Pont économique Québec-Sénégal entre SE-BEC-CAN et le C3E.
Jour 2 : séances de réseautage et B2B, avec la participation d’institutions financières, d’agences de promotion des investissements
Jour 3 : immersion en entreprises québécoises, pour favoriser le transfert de savoir-faire et inspirer de nouveaux modèles.
L’objectif est clair : dépasser le stade déclaratif pour générer des accords tangibles, des engagements d’investissements directs et des projets conjoints.
Quels enjeux financiers et commerciaux ?
Au-delà du protocole, plusieurs enjeux structurants émergent :
- Investissements directs canadiens au Sénégal : dans l’agro-industrie, les infrastructures et le numérique.
- Accès au marché nord-américain : les entreprises sénégalaises, notamment agroalimentaires et technologiques, voient dans le Québec une porte d’entrée privilégiée.
- Transfert technologique : les partenariats attendus dans la recherche et l’innovation, l’éducation et la santé visent à renforcer la montée en gamme du tissu productif sénégalais.
- Chaînes de valeur régionales : la relocalisation partielle de la transformation des ressources africaines, portée par des financements conjoints, s’inscrit dans une logique d’industrialisation durable.
Une initiative structurante pour SE-BEC-CAN