Luanda, 19 juin 2025 – C’est dans une Angola résolument engagée sur la voie de la diversification économique et de l’ouverture aux investissements que s’est ouverte la 25e Assemblée générale annuelle de l’African Trade & Investment Development Insurance (ATIDI), ex-ATI. Organisée à Luanda, cette édition marque à la fois un jalon important pour l’institution panafricaine – son quart de siècle d’existence – et une reconnaissance du rôle croissant de l’Angola comme acteur régional stratégique.
Une ouverture solennelle, dans un pays en mutation
Dans le cadre prestigieux de l’Intercontinental Hotel de Luanda, les discours d’ouverture ont souligné la convergence entre les ambitions d’ATIDI et celles de l’Angola, pays hôte et désormais membre actif depuis 2023. Présidant la cérémonie, le président du conseil d’administration, le Pr. Kelly Mua Kingsly, a salué le chemin parcouru par ATIDI en 25 ans, rappelant que l’agence a permis de sécuriser plus de 88 milliards de dollars d’investissements à travers le continent, notamment dans les infrastructures, les énergies renouvelables et le commerce régional.
Pour sa part, le directeur général, M. Manuel Moses, a insisté sur la pertinence du thème de cette édition : « Transformer le risque en opportunité, pour un avenir durable ». Il a présenté les résultats financiers récents, soulignant une croissance de 13 % des fonds propres (atteignant 791,6 millions USD), malgré une baisse du résultat net liée à une hausse des sinistres. L’agence a également été désignée « Institution financière de développement de l’année » lors des African Banker Awards 2025.
L’Angola, miroir des aspirations africaines
Pays hôte de cette édition anniversaire, l’Angola a été mis à l’honneur à travers une série de briefings d’investissement et d’événements de networking. Le pays, qui préside actuellement l’Union africaine, incarne aujourd’hui un modèle de transition. Depuis le lancement de son ambitieux programme de privatisation (Propriv), Luanda a vendu plus de 90 entreprises publiques et prévoit l’introduction en bourse de mastodontes tels que Sonangol et Unitel d’ici 2026.
La ministre des Finances, Vera Daves de Sousa, a rappelé que ces réformes s’inscrivent dans une volonté plus large de rendre l’environnement des affaires plus attractif, avec des incitations fiscales, une amélioration des procédures d’enregistrement des entreprises, et la promotion des partenariats public-privé. À travers des projets structurants comme le corridor de Lobito, l’Angola veut devenir une plateforme logistique et commerciale clé entre l’Atlantique et l’Afrique centrale.
Défis communs, solutions collectives
Les sessions plénières et tables rondes ont abordé des thématiques cruciales pour le continent : gestion des risques, mobilisation de ressources internes, instruments financiers innovants, garanties premières pertes, ou encore convergence entre climat et investissement. L’accent a également été mis sur deux initiatives phares : le programme PoRSA pour le financement des PME, et le RCTG, garantissant la fluidité du commerce intra-africain à travers une garantie unique aux frontières.
ATIDI a réitéré l’importance de maintenir son statut de créancier privilégié (Preferred Creditor Status), garant de sa solidité financière et de la confiance des agences de notation et réassureurs internationaux. Ce principe permet à l’agence d’intervenir là où d’autres acteurs se retirent, tout en maintenant des conditions de financement favorables pour ses membres.
Un tournant stratégique
En clôturant la session publique, les responsables d’ATIDI ont appelé à renforcer la solidarité panafricaine autour d’un agenda commun : transformer le continent en un espace d’investissement fiable, résilient et durable. L’édition de Luanda a confirmé que, face aux incertitudes globales, l’Afrique peut puiser dans ses ressources propres – humaines, institutionnelles et stratégiques – pour écrire sa trajectoire économique.
Cette 25e Assemblée générale de l’ATIDI s’est ouverte dans un climat d’optimisme mesuré, à l’image de l’Angola : un pays tourné vers l’avenir, résolu à bâtir un modèle économique diversifié. Pour ATIDI, cette étape marque une maturité institutionnelle doublée d’une ambition renouvelée : être un pilier de la transformation structurelle africaine.