Rothschild & Cie, l’un des experts mondiaux indépendants du conseil financier, et Algest Consulting, un cabinet international de conseil en stratégie et en financement pour les grandes sociétés et les gouvernements, ont été choisis par le gouvernement gabonais pour l’élaboration et la mise en œuvre de sa stratégie économique et financière. L’annonce a été faite par la ministre de la Mer, de la Pêche et de l’Economie bleue, porte-parole du gouvernement, Laurence Ndong, via le communiqué final du Conseil des ministres tenu le 4 juin 2025 à Libreville.
Selon ce document gouvernemental, la feuille de route de ces deux banques d’affaires inclut, « outre la définition et la mise en œuvre de la stratégie économique et financière du Gabon, la mobilisation des ressources nécessaires au financement du Programme national de croissance, les négociations avec les bailleurs internationaux, et la coordination des actions de relance économique ». Ce communiqué évoque également « une collaboration étroite avec les équipes techniques de l’État afin de garantir un reporting régulier, essentiel à la prise de décision gouvernementale ».
L’entente entre ces deux mastodontes du conseil financier et l’Etat du Gabon intervient juste après la création, par le président Brice Clotaire Oligui Nguema, de cinq fonds stratégiques destinés à soutenir des secteurs clés de son économie et à répondre à ses priorités sociales. Il s’agit du Fonds national pour l’énergie et l’eau ; du Fonds gabonais pour l’habitat et le logement ; du Fonds national pour les infrastructures ; du Fonds stratégique pour le développement de la pêche et de l’aquaculture et le Fonds stratégique agricole. Il est également prévu la création d’un fonds d’investissement public-privé pour la transformation industrielle du manganèse, des lignes de crédit préférentielles pour les éleveurs, des incitations fiscales pour les projets d’industrialisation, et le renforcement des infrastructures énergétiques.
Pour rappel, ce n’est pas la première fois que l’Etat du Gabon fait recours à ces deux banques d’affaires. En effet, l’on se souvient que Rothschild & Cie et Algest Consulting avaient déjà permis au gouvernement gabonais de restructurer une dette publique estimée à 1.400 milliards de FCFA (2,8 milliards USD). Ce qui avait abouti à la mobilisation de nouvelles ressources d’un montant de 338 milliards de FCFA (environ 575 millions USD). Libreville a également bénéficié de l’accompagnement de Rothschild pour le rachat anticipé d’une partie de son Eurobond de 355 milliards de FCFA (605 millions USD). Ce qui a permis le rachat, le 14 novembre 2024, d’environ 170 milliards de FCFA (290 millions USD) de cette dette désormais réduite à environ 185 milliards de FCFA (315 millions USD).