
Kigali: L’Union Africaine (UA) a le pouvoir politique et le mandat d’amener les Etats membres à adopter une voix commune lors des négociations relatives aux traités, notamment le Traité des Ressources Phytogénétiques ou des Semences, qui a été déjà ratifié par 144 Etats, selon Mme Janet Edeme, chef de la Division Economie Rurale, Département de l’Economie Rurale et Agriculture au sein de l’UA.
«En Octobre prochain, 600 délégués sont attendus à la Conférence Mondiale sur le Traité des Ressources Phyotogénétiques qui sera tenue à Kigali. Il faut qu’à cette occasion, l’UA amène ses Etats membres à adopter une voie commune dans les négociations», a-t-elle indiqué.
«Actuellement, les Etats africains ont différentes opinions sur différents problèmes. Si les 55 pays africains acceptent d’avoir une position commune sur un problème, ils peuvent influer positivement sur les autres pays, toujours en accord avec les objectifs de la FAO qui fera la mise en œuvre du Traité sur les Semences. Il est très important d’aboutir à la mise en œuvre de ce Traité», a poursuivi Mme Edeme.
Interrogée sur les avantages que tire le pays signataire de ce Traité, la chargée de l’Economie Rurale au sein de l’UA a répondu qu’il y a des arrangements dont bénéficie chaque pays signataire du Traité.

«Chaque pays membre du Traité donne une contribution en dollars. Ainsi, il a les avantages d’avoir accès aux ressources phytogénétiques et autres semences dont disposent les pays membres. L’on peut ainsi accéder à des variétés des cultures qui améliorent davantage la production. Ces nouvelles variétés en blé, riz, haricot, pommes de terre, etc., peuvent être utilisées dans la recherche. Un comité définira les contributions de chaque pays qui accède à ces semences selon des critères transparents», a-t-elle poursuivi.
Mme Edeme a rappelé que la FAO aide en mobilisant des ressources et des appuis financiers pour la tenue de réunions relatives au Traité des Semences.
Selon Dr Patrick Karangwa en charge de la Recherche au sein du Ministère rwandais de l’Agriculture et Ressources Animales (MINAGRI), le Traité des Ressources Phytogénétiques facilite les échanges de ces ressources entre pays signataires du Traité.
«Ces variétés détenues par chaque pays deviennent un patrimoine commun auquel l’on a accès. Les centres de recherche des pays étrangers peuvent nous fournir diverses variétés de cultures dont nous avons besoin pour faire face à des maladies. Nous devons remplacer nos propres variétés quand celles-ci ne sont plus résistantes aux maladies ou si elles ne sont plus productives. Nous pouvons éviter des pertes de temps dans la recherche, surtout quand ce que nous voulons est en place dans tel pays membre du Traité. Ceci est aussi valable pour l’Elevage où nous pouvons obtenir des herbes qui rendent la vache plus productive en lait. Mais en retour, nous aussi, nous offrons ce que nous avons de meilleur quand les autres pays en ont besoin», a-t-il expliqué.
Dr Karangwa a rappelé que le Rwanda a ratifié le Traité des Ressources Phytogénétiques en 2010. « Quand on demande ces semences dans un but de recherche, on ne paye rien. Mais quand c’est dans un but lucratif, on donne un léger pourcentage au Centre qui vous a fourni la semence. On facilite toujours l’accès à la ressource, surtout que ce qui est fait est dans l’intérêt du public», a-t-il poursuivi.
Notons que la prochaine Conférence Mondiale sur le traité sur les Ressources Phytogénétiques réunira 600 participants à Kigali, du 30 Octobre au 03 Novembre 2017. (Fin)